On y retourne ???


Bon, voilà, le WE du 1er mai était splendide, mais on aimerait bien refaire ça avec Étienne et Victor.

Seulement, la météo ne semble pas être de la partie... On veux d'abord ne rien leurs dire, pour le cas où... et puis, pas de chance, Victor est invité à un anniversaire ce WE du 8 mai, alors on lui explique qu'on a un autre projet, mais qu'on ne peut rien garantir malheureusement...

Les jours de la semaine passent, lentement comme d'hab, la météo reste chagrine: pluie, et surtout, coup de vent sur la pointe finistère. Brrrr....

Vendredi, pourtant, les choses s'éclaircissent: plus de coup de vent en cours, soleil pour le dimanche, et temps maussade sans plus pour le samedi. C'est décidé, on y va.



Préparatifs

Alors le vendredi soir, on embarque à nouveau pour Brest, tout les 4.

Cette fois, la marée nous pousse à un départ tardif le samedi, pas avant 16 h. Alors pas de réveil matinal, et pas mal de bricolage sur Lhassa en fin de matinée, début d'aprèm. Au menu : remplacement de la chaise du hors bord (on a passé la semaine à la préparer, achat, découpe, et 5 couches de vernis marin) et diverses bricoles dont je ne me souviens plus...

On prépare aussi un nouveau système de mise à l'eau. Dans la semaine, JL a préparé ça: un bout de 6m50 accroché à la voiture, puis un palan 4 brins de 3m50 environ. Cela change pas mal la donne : le brin de 6m50, diamètre 16, ne risque pas de nous lâcher. Le palan 4 brins pas plus. Et on a plus d'allonge, ce qui permet de laisser la voiture assez haut, sans souci si la marée monte ou descend. Le rôle du palan, c'est surtout pour la sortie, il permet de remonter suffisamment le bateau pour voir s'il est correctement centré, sans tirer avec la voiture. Gain de temps et de sécurité. La manip est bien plus facile. Même pour mettre à l'eau, le palan est utile : il permet de positionner très grossièrement la remorque puis d'ajuster à la main. Il faut toutefois quelques ajustements, et cette fois ci, les bouts ne sont pas coupés, je garde toute la longueur, je couperai et mettrai des cosses plus tard, si les longueurs prévues se trouvent judicieuses. C'est donc une phase de test.

Bon, les enfants s'impatientent un max, parce que la marée nous retient assez tard. Mais vers 15h, on finit par y aller. Dans la semaine, JL a voulu régler la tension des haubans... mais un des ridoirs refuse de tourner, alors c'est pas bien ça, il a réussi à faire un réglage assez approximatif, il faudra régler ça rapidement.

Finalement, vers 15h, on part à la cale. Mais merdoum !!! que de monde.... trois mises à l'eau simultanées, sans compter les passages de la grue ! Il va pas falloir traîner trop ici. Tout se passe à merveille, le palan rempli son office sans mal, le moteur (on a fait le plein de la nourrice !) part sans heurt et sans peine, le bateau sort de la remorque sans effort, et JL très à l'aise amène Lhassa au ponton visiteur sans coup férir. J'ai aussi fixé l'échelle de bain à l'étrave, même la montée à bord se trouve facilité.... ça devient presque trop facile.

Comme d'hab, Calou range voiture et remorque, puis rejoint le bord avec les Loulous. 15h20, on est tous à bord, et ça ne traîne pas, le bateau est gréé en moins de deux. 15h30, on quitte le ponton visiteur.



vent thermique ou mécanique ?

Le vent est très faible, la rade très encombrée, on décide de prendre tout le chenal au moteur. Le livre de bord indique 16h16, arrêt du moteur. En fait, le vent vient de se lever, on fait route au 200 à 3 nœuds, avec un vent de N-EW. On cherche plus à gagner en vitesse qu'autre chose, notre route serait sinon plutôt au 300, mais c'est sympa d'explorer un peu Roscanvel, et c'est plus venté au sud, et ça va nous permettre d'accrocher le courant de l'Eaulne, bien plus fort que celui de l'Elorn.

Calou est très fatiguée, elle a eu une dure semaine, et elle part s'allonger à l'intérieur. Les gars profitent de ce long bord, Victor prend la barre, Étienne s'y essayera aussi, mais vaut mieux garder un doigt sur celle-ci alors!

 
Etienne barre, bon, mieux vaux pas d'éloigner ! Victor ici, pêche (dans le Goulet), il tient la ligne. On a pas pris de photo quand il barrait, dommage, mais bon, il a barré comme un chef, et même fait un virement pour faute de second callée en banette....


JL rectifie le cap et vérifie les voiles... on zig et on zag pas mal, mais ils sont
tellement plus heureux s'ils peuvent toucher un peu les manettes.


N'empêche, c'est bien lui qui barre, non mais !
bon, gardons l'oeil tout de même hein...

On lofe progressivement au fur et à mesure qu'on s'enfonce dans la grande rade.


17h30, on est proche du Goulet. Ah ? Vous avez dis goulet ??? Mais ça fait une demie heure que Étienne demande si on est dans le gouffre !!! On a beau lui dire, GOU-LET il en démord pas: "est-ce que on est dans le Gouffre maintenant ???"

Bon, il approche ce Goulet, on va donc virer pour prendre une route parce que le vent est passé à l'ouest ou presque. On fait route au 300, cap à droite de la Cormorandière. Virement de bord sans l'équipière, j'ai pas eu le coeur de la réveiller, c'est Victor qui barre, je fait l'équipier de foc. Ca se passe super, sauf que Victor ramène un peu tard la barre, mais je rattrape ça vite, il s'en est quand même bien sorti. Je le félicite, et c'est lui qui va nous driver jusqu'au Goulet, moi je farniente sur le pont, Calou dort.

Juste avant l'entrée du Goulet, le vent nous laisse totalement en rade. Seul le jusant nous pousse doucement vers la sortie (ah! qu'on a bien fait de passer au sud!!!). On est au près, avec un vent de plus en plus faible, route au 250, Calou est réveillée. Le vent fini par tomber complètement, la Mengam n'est pas loin, on est juste à l'entrée du Goulet, on voit les remous du jusant partout.... Vu notre petite vitesse, je décide de mettre la ligne de traîne à l'eau... on sait jamais, dans ce coin, on pourrait attraper un maquereau...  Le vent revient très vite, à peine si on est resté 5mn dans la panade, et cette fois, il est soutenu, et surtout.... il est passé NE ! Le bateau part très vite, on est presque vent arrière. Le Loch affiche 4.5 noeuds, mais on sait qu'il sous-estime de 15% en gros, on est donc, sur l'eau, au dessus de 5 noeuds, sur le fond on doit faire 6. Pourtant, le vent n'est pas énorme, et on a un peu de mal à tenir la voile d'avant bien stable. Je décide d'aller le tangonner sur tribord. Bon, mauvaise pioche: une des fixations du tangon est cassée !!! J'arrive néanmoins à le caler sur le mat, et c'est parti. Malheureusement, le loch nous lâche à cet instant précis, je ne pourrait pas mesurer l'effet sur la vitesse, mais c'est net, les voiles sont maintenant toutes les deux bien gonflées, le bateau glisse, c'est superbe, et le sillage ne trompe pas : on va vite. Pour le loch, ce sont sans doute les piles, je cherche la pile 9V que j'ai achetée cette semaine, justement en prévision de cette panne. Mais d'une part, c'est Calou qui a rangé tout à l'intérieur, d'autre part, on a pas trop de temps, car la sortie du Goulet approche déjà... alors je renonce et on se passera de Loch.



Une seule de JL, sans doute parce que le second a passé la journée à dormir ?
Bon, mais allez, elle est pas ratée celle là, elle nous plait bien....

Les capucins... vous vous souvenez ?


En effet, on passe les Capucins, et vous savez bien, après c'est route plein sud... donc faut empanner. Je remonte détangonner. Victor décide lui de remonter la ligne de traîne qu'il surveillait. Il me demande, je lui répond d'attendre que j'ai fini, mais.... ne comprenant pas le besoin d'attendre, il décide de passer outre... quand je reviens au cockpit, une boule de fil nylon emmêlée avec les hameçons l'encombrent allègrement... il n'a en effet pas enroulé sur le liège. C'est indémerdable, surtout dans les conditions présentes et je décide de sacrifier la ligne. Victor, penaud, se met comme de juste à bouder un moment, mais on le rassure, cette petite bêtise n'a pas d'importance, il saura pour la prochaine fois.
On passe loin des Capucins maintenant, on a plus envie de passer dans ce dévent. On empanne sans coup férir et sans heurt, et nous voilà en route pour Camaret, Calou à la barre, plein sud.


Cool la Calou ! Ici, dans le bord sud, vers Camaret


Idem, un peu plus tôt/ Derrière elle, les fameux Capucins, depuis le temps
qu'on vous en parle....


Idem, c'est la même (zaviez pas remarqué ?)

Cap sur la tourelle verte du mole nord de Camaret, même si celle ci n'est visible qu'à la jumelle. Le vent fraîchit un peu, pas de quoi prendre un ris, mais on décide d'aller camper sur un ponton plus abrité que la semaine précédente, au cas ou il monterait encore dans la nuit. La météo annonçait du 6 pour la nuit, même du 7 selon les sources, et 5-6 dimanche matin, faiblissant 4-5 en matinée et 3 l'après midi.


On a rien pêché, mais qu'importe, tout le monde est content à bord



Comme toujours, tout va trop vite. On a à peine affalé, on s'agite, sortir les pare battages, on les met bâbord, parce que je pense accoster bâbord (mais allez donc penser, vous, quand vous ignorez quelles places sont libres...), on ferle (la GV est difficile à ferler, puisqu'on ne peut pas la laisser dans la gouttière sur Lhassa, on la sort complètement, ça fait sac à tous les coups) on prépare les amarres. On rentre dans le port, on avise une place libre, mais bon, les pare battages ne sont pas encore en place, et le temps de les mettre, ça fait court. J'aime pas les manoeuvres trop précipitées, alors je décide de tranquillement faire demi tour et accoster dans l'autre sens. On repasse donc amarres et pare bats de l'autre coté et on accoste, sans problème. A ce propos, on accoste presque toujours par l'arrière sur Lhassa. Le bateau est petit, et j'ai remarqué qu'à l'approche du quai ou du ponton, il m'est très facile de le faire pivoter quasiment sur place pour envoyer l'arrière au ponton en même temps que je dégage l'étrave. Il est alors extrêmement aisé de sauter à terre et d'amarrer par l'arrière, ce qui l'arrête complètement, et l'avant rentre alors gentiment tout seul et en douceur.  C'est extrêmement facile à faire, il est très aisé de maîtriser la vitesse à laquelle on accoste, et c'est très confortable pour aller poser la première amarre.

Bon, alors on est à quai, il est 19h, soit 3h30 pour 11 milles soit une moyenne de 3 noeuds, pas si mal compte tenu du vent très très faible sur les 2/3 de la route (jusqu'au Goulet en fait). Pas de bricolage à l'arrivée, c'est cool ! On amarre soigneusement. Ah! On s'est mal compris avec Calou. J'avais dit: reprend les bouts de la remorque, surtout le gros... elle a compris de les remettre dans la voiture ! Pas grave, on a nos vielles aussières, pas terribles mais elles font l'affaire.

Camaret, nous voilà !


Les enfants jouent pendant qu'on se repose un peu. On se fait même un thé, pour le plaisir... ah, là, elle est belle la vie. Il n'y a ce soir que des gros voiliers dans le port, des monstres flambant neuf, et il semble, au vu de cette soirée, que l'agilité des équipages soit inversement proportionnelle à la taille du navire... On prête la main à l'un de ces monstres, par deux fois parce qu'il a vraiment du mal à prendre sa place, deux autres nous font trembler par leur hésitations brouillonnes entremêlées de cris, d'ordres qui succèdent aux contres ordres, de prises de quai ratées et recommencées... mais vers 20h, le calme est complet sur Camaret, on va pouvoir aller manger!

 Bon, les enfants ont étés très sympas, mais ils commencent à avoir des fourmis dans les jambes on dirait ! Pour commencer, ils détachent la barre soigneusement amarrée pour pas qu'elle bouge, et jouent avec... on en reparlera plus loin ! Ensuite, on part manger... faut bien sûr qu'ils fassent les zig dans les épaves qui jonchent la plage de Camaret, lesquelles épaves sont de véritables épaves pourries et totalement détruites. On leur demande de pas grimper dans ces boiseries vermoulues, mais.... faut presque se fâcher un peu....

On se régale, eux de Pizza, nous de poisson. Et retour à bord. Le vent est très soutenu maintenant, ça bouge. En rentrant, on assiste à la manoeuvre d'un voilier rentrant dans le port sous voile... il est plus gros que notre Lhassa, mais pas tant que nos monstres de voisins de pontons, et la manoeuvre est superbement exécutée. On se couche assez rapidement, mais un petit pare battage que j'ai ajouté, vu le vent qui nous pousse au quai, frotte bruyamment sur la coque.... ça me hérisse, et je décide d'aller l'enlever, les deux gros suffisant bien et travaillant mieux, sans frotter, et en silence.

La nuit se passe superbement, on a cette fois laissé tout ouvert, et c'est un plaisir intense.



La barre vadrouille, le vent aussi...

On se lève vers 9h, déjeuné copieux qu'on s'est apporté, et appareillage tranquille vers 10h. Cette fois, rien ne nous presse, la marée est tard, le vent prévu bon toute la journées, 4-5 le matin et 3 l'après midi, et on a pas besoin d'être à midi. Et de surcroît, on a plein d'essence.
Pendant qu'on fini de déjeuner, les enfants vont jouer sur les pontons.... ils en reviendront avec des taches de cambouis... surtout, évitons de nous poser trop de questions! On finira par apprendre qu'ils sont monté sur une barge du port, et se sont frottés à la grue!!! Aie aie aie....

Bon, tout est prêt, on appareille. On est trois bateaux à sortir en même temps, sans compter les pêcheurs qui rentrent... ça circule donc un peu dans l'entrée, heureusement large. Mais à peine sortis, dès les premières vagues, JL s'aperçoit que le safran.... ne tient pas !!! Clairement, il ne tient que par l'aiguillot supérieur. Soit la ferrure du bas a lâché, soit la tige est sortie... D'abord, parer au plus pressé : rentrer dare dare au port. Ensuite on réfléchira. L'ordre est donc donné : demi tour, on a pas de barre. Moment de stress, mais JL rassure tout le monde, pas de soucis, il arrive quand même à barrer ainsi, et de toute façon, rien qu'au moteur qui pivote il peut diriger, et il reste encore l'aviron, donc on est pas en danger. Pendant le retour au port, JL réfléchit : la ferrure du bas tient parfaitement, il l'a vérifiée plusieurs fois récemment. Ce ne peut être ça. Celle du haut est en place, il la voit. Donc la tige a dû sortir ??? Comment est-ce possible? Ce n'est jamais arrivé. Sauf que... hier soir, deux loulous ont joué avec la barre quand elle était en position haute, et ça non plus n'était jamais arrivé.... Bon, outre qu'on avait pas aimé qu'ils décrochent la barre (ça aurait put être autre chose ! on aime pas en fait qu'ils défassent quelques noeuds, sans qu'on le leurs ait demandé !!!), il est bien possible qu'ils soient en prime à l'origine de ce petit stress matinal... ils ne la ramènent pas, je vous assure. Ils ont aussi réussi à décoller le joint de capot du rouf, et confondu livre de bord et cahier de dessin, ça commence à nous échauffer un peu, et ils le sentent bien. Bon, je remets la barre en place comme il faut, et on peut repartir.

Le vent est au NE, on est donc au près plein N. Derrière nous, un gros (9m environ) nous suit depuis le départ. Brusquement, en approchant des Capucins, il nous dépasse par tribord sans que je comprenne ni comment il peut faire tant de cap, ni pourquoi et comment il a accéléré autant brutalement. J'ai beau taché de suivre, Calou à la barre et moi au voile, impossible de s'aligner. N'y aurait il pas un courant porteur en approchant la côte de ce coté ??? Il faudra qu'on vérifie ça ! Bien entendu, les enfants se piquent au jeu, mais il est impossible de suivre le rythme. A l'approche du goulet, le vent monte encore d'un cran, et on peut faire davantage de cap, on va même pouvoir passer la Memgam d'un seul bord, et cap sur Porzic. L'autre bateau à lui choisi de virer juste après la Memgam, et il part s'encalaminer au sud de la passe... on repasse devant!!! Pas pour longtemps, mais à la sortie du goulet, il est pas bien loin devant. On est quand même fier, parce que suivre au près un bateau presque deux fois plus gros et toilé que Lhassa, c'est pas si mal. Nous le suivront d'ailleurs jusque dans la grande rade, et là, il vire pour filer sud dans Roscanvel.
Nous on poursuit, mais le vent faiblit de nouveau... on se traîne à 1-2 noeud... on amarre la barre, le bateau tient le cap sans trop de mal avec ce vent très régulier. Petit rythme, tranquille, jusqu'au port militaire. Et là, comme d'hab.... pétole. On avise les bateaux tous au sud, ils ont l'air d'avancer, mais il est trop tard pour y aller !!! la prochaine fois qu'on a un petit temps de NE, on saura où il faut passer: vent et courant ont l'air plus favorables dans le sud.
On est pas pressés, alors on attend. Mais il fait très chaud, on brûle, malgré la crème, et les enfants finissent par trouver le temps long à dériver doucement (le flot nous porte à un petit nœud vers le Moulin Blanc...).
Après une heure d'attente patiente, on décide de mettre le moteur... et voili, c'est ainsi qu'on rentre au port.
A l'arrivé, on tombe dans un essaim d'une 20aine de kayak de mer qui ont décidé de venir visiter le port de plaisance. Pas facile de les éviter, une horreur, ils sont nombreux et n'hésitent pas  à nous couper la route, sans prévenir. Ils sont pourtant encadrés par un moniteur, c'est incroyable... on ne dit rien, mais on en pense pas moins. On parvient quand même à se sortir de là, et à prendre une place libre au ponton visiteur.

La sortie d'eau sera un régal. Le palan remplit pleinement son office et c'est un bonheur de faire la manip avec autant d'aisance.

Voilà, c'est fini pour cette fois.... prochaine fois ? On sait pas encore, mais ce pourrait être Molène, ou Morgat....
A suivre !