Et c'est parti !!!


 



Cette fois, c'est la bonne ! On y va, on a trois jours, on va se régaler. On a les cartes, on envisage d'aller à Camaret, peut être, si on a le temps, pousser jusqu'au Conquet, voire Molène ("qui voit Molène voit...")


Ca commence mal : depuis le mercredi, JL surveille attentivement la météo, et.. on en sort pas, ils nous annoncent 1 à 3 Beaufort variable pour le vendredi, et guère plus pour le Samedi et le Dimanche, avec un temps moyen pour Vendredi et Dimanche. Avec un vent pareil, sortir de la rade est raide. Vu le tout petit coef (27) ce WE là, on pourra même pas compter sur le jus pour nous pousser.... Encore, pour Samedi, nous annonce-t-on un 3 Beaufort Sud Est, de meilleur augure.





Vendredi 19 Septembre 2003


Pour corser les choses, nous allons avoir une big panne d'oreiller le Vendredi matin. Et comme on a encore des tas de choses à faire ici, avant de partir, on décolle finalement à 13h Vendredi. Bon, on a trois jours hein....

On arrive sur le port, on doit passer acheter la fixation de la roue jockey, toujours manquante, et quelques bricoles à faire sur le bateau, surtout coller son nom et port d'attache sur le tableau arrière. On achète aussi un compas de relèvement, et une règle de cras, ça peut servir ! Mais... la fixation qu'on a achetée ne convient pas (il n'y avait plus le bon modèle, j'ai essayé de me débrouiller avec le "petit U" au lieu du grand, en sachant que ce serait sans doute insuffisant...) Bon, on bricole un truc qui tient à peu près... pas terrible, les bricolages de dernière minute, mais on veux tout de même le mettre à l'eau, ce fichu bateau !

Well, ça semble tout ok, mais on se rappelle alors qu'on manque encore d'un raccord d'alimentation d'essence du moteur (cordon nourice-moteur). On part à sa recherche.... Las, ces raccords ne sont pas standards, il n'y en a pas à la Coop, pas plus à Occase Mer (en rupture ce jour là), pas plus chez les autres ships du port.... à la limite de l'heure de fermeture, on en trouve chez Navi Ouest, mais... oui, vous avez bien lu, limite de la fermeture, il est donc 19h quand on a enfin tout sous la main !!!!


On accroche enfin la remorque, en flippant un max vu son état général, mais bon, ça tient le coup... et on part direction la cale nord du Moulin Blanc. Il nous faudra sans doute 30 mn pour parcourir le terre plein et descendre la cale, soit à tout casser 300 m....


Bon, le bateau nage, nous aussi, bien obligés... et l'eau est pas tout à fait chaude ni propre.... JL monte (péniblement, par le balcon avant, quelle galère) à bord, et va démarrer le moteur....  c'est parti, pensez vous ???? Que nenni !!! Rhalalala, JL a pensé à vider la nourrice, avant de quitter Rennes, le mélange ayant 20 ans était périmé. Seulement, vu l'heure, nous avons décidé de pas refaire le plein ce soir, le fond d'essence devrait suffire pour aller jusqu'au ponton. Arg, rien à faire, il y a juste de quoi remplir le cordon, il faut remonter le bateau sur la remorque, et aller faire le plein.


Vous rigolez ? Attendez la suite.... on tire donc la bestiole, assez haut parce que la mer monte, e
lle aussi. Mais mauvaise surprise, le bricolage de dernière minute de la roue jockey ne tient pas le choc... la roue est couchée sous la flèche de la remorque, on en rirait presque, sauf que, avec le bateau dessus, la mer qui monte, pas d'essence, Calou mouillée qui grelotte, on a moyen envie de rire.... On arrive à traîner le tout assez haut, malgré tout, on amarre, on décroche, et on part chercher l'essence. Retour sur la cale, il est 20h30. Il fait presque nuit. Nous n'aurons plus d'ennui, et en quelques minute, le bateau nage, JL à bord, le moteur tourne (une fois qu'il a enfin pensé à ôter le coupe circuit... !)

JL part direction ponton J22, Calou doit remonter
sur le terre-plein la remorque, toujours privée de roue jockey... à la main. Par chance, un quidam viendra l'aider, sinon elle y serait peut être encore.... Elle range aussi la voiture et vient sur le J22 pour m'indiquer où il se trouve, car il fait très sombre, je la rejoins par voie maritime.


Ouf ? Non non non... reste que c'est vraiment la nuit, JL peut même plus lire sur les pieux les lettres repères, il doit manœuvrer pas mal entre les pontons H et I où il s'était malencontreusement engagé ! Calou s'époumone du J, mais comme JL est assez loin, et avec le bruit du moteur, il ne l'entend pas, et il tourne en rond à sa recherche, toujours du coté du I ! .... Finalement, JL s'engage derrière le J et,
faute de trouver le J22, se range au J25, libre ce soir là.  Ca ira bien pour la nuit ! On amarre, on se change (enfin !, pense Calou) et on a bien mérité un moules-frites au chaud au "Tour du Monde".


Ce qu'on a appris durant cette journée :

  • Même pris par le temps, les bricolages de dernières minutes ne sont pas acceptables.
  • Même pour faire 500m, il faut s'assurer qu'on a assez d'essence !
  • Il vaut mieux avoir sous la main une bonne serviette de bain et un gros pull quand on met le bateau à l'eau.
  • La nuit, on ne voit pas les numéros des emplacements.

Tout ça, on le savait, mais l'impatience nous a poussé a trop de précipitation, et tout c'est bien terminé, mais on a galèré un peu, faut l'admettre.

il y a eu aussi deux choses très positives :

  • Même après trois ans sans toucher la barre, ça ne s'oublie pas. Sitôt le bateau à l'eau, moteur (enfin) démarré, JL était quand même à l'aise dans ces (trop nombreuses) .manœuvres
  • Même dans les moments difficiles, on est resté calmes et solidaires et c'est sans doute pour cela que ces pépins se sont bien résolus.

La journée se termine donc, avec en suspens cette question : au retour, que fera-t-on du bateau? Le remettre sur l'épave de remorque, ou le laisser dans l'eau le temps de la réparer ? On décide que chaque problème en son temps, et on passe une super nuit à bord !

A noter encore :


 



Samedi 20 Septembre 2003

Cette fois....



Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Réveil à 9h. Comme quoi, hein, on a bien dormi ! Petit déj frugal, et pas moyen de faire les courses sur le port, tant pis, on a quelques pommes et 3 pains au lait, faudra qu'on survive avec ça, pas envie de prendre le temps d'aller en ville.

On appareille à 10h30 du J25. On a préalablement tout re-re-revérifié, mis les voiles à poste (la drisse de grand voile passait du mauvais coté d'un hauban, il a fallut bricoler 5 mn pour la faire passer par dessus la barre de flèche). A part ça, tout est en ordre, on part avec le grand génois et la GV à poste.

On quitte sans encombre le ponton, et on quitte le port. Pile poil, l'école de voile part du bassin sud à ce moment là, on décide de se sortir de cet essaim de cata légers avant de hisser.
Soudain, pout pout pout..... silence! Moteur calé. Pas de panique, le courant est faible, le vent aussi, mais bon, on est carrément pas manœuvrant. Je tente de le relancer... rien à faire! J'ai le sentiment qu'il s'est arrêté faute d'essence, je vérifie l'arrivée, tout est bon, mais pourtant, j'en jurerais, il s'est arrêté faute de bibine....
Après une bonne 15aine d'essais sans résultat sur le lanceur, je décide de ne pas insister : encore deux ou trois essais, et j'abandonne, on hisse les voile et on part au près. Peut être que, sentant ma patience à bout, il a eu pitié de moi... le coup suivant est le bon. Et il tourne comme avant, c'est à dire comme une horloge.

Que s'est-il passé ? Une fois qu'on se sera éloigné des catas, et sous voile, je me refais le film, et j'arrive à cette conclusion : la bordure du coffre arrière, en se fermant, compresse un peu le cordon d'alimentation d'essence. Il suffit de s'appuyer dessus au mauvais endroit, et le cordon est carrément pincé.... et l'essence n'arrive plus. Il a fallut le réamorcer ensuite...

Il faudra modifier ce capot de coffre arrière, pour éviter que pareil tour ne se renouvelle.

Mais bref, on y est, regardez:

  
cliquez sur nous pour nous agrandir....

Soyons clair, le vent n'est pas à la hauteur de nos espérances. Et compte tenu de notre heure de départ, nous savons que nous n'irons pas à Molène, ni même au Conquet, qu'importe, on ira jusqu'où on pourra, JL tient à passer le goulet, voire à aller à Camaret.

De 10h30 à 15h30, nous allons louvoyer avec des périodes de totale pétole qui alternent avec des petites brises, pas grand chose, mais Lhassa décole facilement pour peu qu'un souffle le pousse. Deux ou trois fois des adonnantes un peu marquées nous obligeront à virer, mais de toutes façons, il n'était pas possible, avec ce vent de SW, de sortir d'un seul bord. Notre principal regret, c'est qu'en raison de ce vent malingre, nous n'atteindrons le goulet qu'à 15h30, 1h après la renverse, dommage, on aura même pas le courant avec nous. Encore heureux que la marée est minuscule, sinon, avec le vent si faible, contraire, et le jus contre nous, on ne serait pas passé sans moteur.


On garde bon an mal an le cap au 240, impossible de faire mieux, il aurait fallu au moins 250 pour passer d'un seul bord. On réapprend à faire le point, on fait bronzette (il fait très chaud, et superbe soleil), on se lit du Orsenna ("deux étés"), bref, on se la coule douce et on est  sacrementbien sur la marre aux canards. Qu'on se le dise, un journée comme celle là vaut bien des sacrifices.


Peu avant l'entrée du Goulet, nous testons le moteur. Démarrage facile, la mécanique tourne toujours très bien. Nous tirons alors un long bord au 300 pour approcher la cote au nord, nous prévoyons de prendre la passe nord du goulet. Mais deux choses vont survenir qui nous feront finalement changer d'avis.

D'abord, il y a foule, dans le goulet à cette heure. On ne peut pas toujours virer, ou il faut parfois franchement loffer pour simplement tenir compte des autres plaisanciers. Un gars, visiblement pas très sûr de lui, s'approche de nous, et il démarre son moteur, l'arrête, abat le foc, le remet etc etc etc... et ne cesse de changer de cap... il finit par se trouver devant nous, mais il n'avance plus... Nous loffons, le dépassons, mais il redémarre, restant 20 à 30 derrière nous, légèrement sur notre tribord.... plus on approche de la Memgam, plus il est clair qu'on ne peut pas virer sans lui couper la route.

Le deuxième facteur intervient quand nous sommes fort près de la Memgam: le vent adonne légèrement. Il nous faudrait ralentir, voire s'arrêter, pour laisser passer ce bateau au comportement déroutant. Mais on a assez de mal à avancer aujourd'hui.... et compte tenu de cette adonnante sympatique,  en passant finalement par la passe sud, vu où nous sommes rendus, on peut en un seul bord rejoindre l'anse de Camaret. Nous loffons donc légèrement pour pénétrer dans la passe sud. Notre idée est de contourner le Plateau des Fillettes par le sud et rentrer vent arrière par la passe nord. Et c'est ce que nous ferons, en dépit d'une courte galère à la Pointe des Capucins.

Complètement déventé, le bateau s'arrête totalement, il nous faudra y mettre du nôtre pour parvenir à virer. En fait, nous devrons loffer en grand, partir vent arrière, et empanner, pour repartir sous l'autre amure. Seule consolation, à coté de nous, des collègues en sont au même point que nous. La barre ne réagit que très mollement, le courant est plus fort, il valait mieux suivre le bateau que s'entêter dans un impossible virement à l'arrêt.


Un fois sortis du dévent des Capucins, on retrouve une belle brise, même limite au centre de la passe pour la toile qu'on a, et j'envisage de prendre un ris si le vent monte encore. Il ne monte pas, et même, il refaiblit bien vite, dommage....


On dirait le passage du Cap Horn, notre affaire, non ?!


Nous rentrons finalement vent arrière, refaisant en trois heures le chemin qui nous a pris 6 heures à l'aller. Le vent fera encore défaut au large de la Pointe de Porzic, mais sur la fin, une très légère brise nous pousse, sans trop mollir.  Nous avons eu la flemme (ou la trouille !) de mettre le spi, mais sous génois tangonné, voiles en ciseaux, nous suivons sans problème les bateaux devant nous, bien plus gros pourtant et sous spi. Décidément, Lhassa est vif, mais on le savait depuis longtemps.

On se range discrétos au J25. Toujours libre, on ne sera pas dérangés.
Arrivés au port, à 19h10, soit 8h40 minutes après notre départ.

Hormis le problème du capot de coffre, nous avons identifié trois problèmes à régler sur le bateau :



Mais globalement, le bateau marche à merveille, c'est un régal, vivement la prochaine sortie.

Le soir, on se bouge jusqu'au tex mex du port de commerce. Excellent repas, joli lieu, on rentre tard, épuisés, mais heureux!


 



Dimanche 21 septembre 2003


On envisageait d'aller tourner un peu en rade, si on avait le temps. Mais... levés 10h, le temps de petit déjeuner, il nous reste juste le temps de plier pour rentrer. On a finalement décidé de laisser Lhassa au ponton visiteurs, pour mettre la remorque chez Remorq Center.... mais ça, c'est une autre histoire.



       C'est fini, pour cette fois,
 mais on y retourne dès qu'on peut,
 et on vous racontera, promis!