Morgat, Juillet 2004


Un départ perturbé par les sales Bêtes

Le savez-vous ? A bord de tout navire, il est de notoriété publique que nommer la petite bestiole à longues oreilles, le cousin du lièvre, vous savez bien, Bugs Bunny, Jeannot, j'en passe....
Le nommer ? pas seulement.
Embarquer une terrine de cette nature, une image, un jouet, que sais-je...

Bref, toute référence à l'Animal que je ne nommerai pas est synonyme de gros ennuis très bientôt, et on ne badine pas avec la sécu hein !
 Superstition, vous avez dit : superstition ????

Ouais, ouais, facile, pour vous autres, mais on ne sait jamais, et ça coûte pas cher d'éviter....

Seulement... allez donc expliquer ça aux enfants.
Ils se marrent bien, je dirais même qu'ils sont pliés....
Pourtant, je prends ça au sérieux (bon, pas trop quand même, mais....)

Et...... voici l'histoire :

Dimanche soir, arrivée à Brest. On passe sur le port, pour de suite avitailler, ça fera gagner du temps demain. La météo nous annonce du beau, et même du vent, la marée nous conseille gentillement un départ peu avant midi pour passer le goulet tranquillement,
bref, que de bonnes choses.
Puis on va dormir à l'appart.

C'est là que les ennuis ont commencé. Au moment d'aller au lit.
Les enfants ont apporté leurs doudous, deux chacun. Normal. mais horreur, l'un d'eux ne PEUT pas embarquer.... c'est Jojo la bête, l'immonde bestiole à longues oreilles.....



LE Jojo


Non non, je ne peux pas tolérer une telle entorse aux lois ancestrales de la marine.
 Jojo nous attendra à terre, il ne posera pas un seul de ses fichus sales poils sur le pont de Lhassa, j'ai parlé!
Morts de rires, les deux galopins locaux, explosés... et malicieux. Ils passent l'heure qui suit à tout d'abord faire des plans pour embarquer l'affreux Jojo en clandé.
Leurs conciliabules "secrets" seraient à mourrir de rire s'il n'en allait pas de nos vies.

Je finis par me fâcher (madre de dios, pour un Jojo !!!) afin de leur faire comprendre qu'en dépit des apparences, je ne plaisante pas, que j'ai pourtant encore toute ma tête et que je suis à jeun !


Les plans d'embarquement du clandé laissent place à une timide accalmie, mais c'est plus fort qu'eux, le mot banni leur "échappe" toutes les 3 mn 12s, sans que rien n'en vienne à bout....
et ils se marrent encore et encore....

Sentant alors qu'il faut régler cette épineuse question dès l'heure, sans attendre de se voir confronter à l'inévitable catastrophe, je jette aux orties toute fierté, et sans remord, je les sermonne sentencieusement et copieusement sur le sujet, ne leur laissant d'autre choix que d'en finir de suite ou rentrer à Rennes... Je vais même jusqu'à me demander si l'altercation n'est pas déjà en soi une raison suffisante pour rentrer... ? N'a-t-on pas offensé déjà outre mesure les dieux de la mer, rien qu'à palabrer de cette bête tant et tant, à la veille d'embarquer ???
Qui plus est, il n'est question depuis plus d'une heure que de la bête et du bateau, rien que de mélanger ces deux concepts, on est en plein délire...
Je commence à sentir qu'on va avoir de gros ennuis...

Vous riez ??? Rira bien qui rira le dernier! Je vais vous démontrer toute la malfaisance de l'animal. Oyez bien ce que maintenant je vais vous narrer, et nul ne dira plus jamais que l'animal  est inoffensif.

Le lendemain, nous nous rendons sur le port....
Mais il en est une parmi nous dont je n'ai encore dit mot.
Elle riait, la belle, téméraire, cette histoire l'a amusée... au début.
Mais (est-ce un effet de l'âge ?) elle saisit bien avant les deux lurons toute l'importance accordée par le "seul maitre à bord après Dieu, et encore, de justesse", à cette sombre histoire de longues oreilles... et elle finit même par percevoir ce qu'eux ne pouvaient discerner : l'affaire portait sérieusement atteinte à notre sécurité à tous, sans compter celle du pauvre Lhassa, bien innocent dans l'histoire.
De cette peur, elle s'est imprégnée... ahah, la voilà bien moins riante, car au fond, hein, et si.... voilà bien le mot, et si... ?

Le vent est bon, l'heure de partir est proche, et elle finit par se rendre à l'évidence.... Cette péripétie a réussi à instiller la peur, l'appréhension, un sale pressentiment....
et elle finit par s'en ouvrir.

Que faire ? on ne peut pas partir sans être en confiance.... nous ne partirons donc point. Voila qui s'avère efficace pour calmer la peur, d'ailleurs. nous finirons la journée à terre, à bricoler je sais plus trop quoi sur Lhassa.

C'était donc là la premier méfait de la bestiole, le début  de sa vengeance... elle nous tient, nous avons enfreint sa Loi, nous ne sommes plus que des jouets dans ses pattes....
Alors ? Vous croyez toujours la bête inoffensive ? Non seulement elle nous a empéchés de partir, mais sa responsabilité est tellement flagrante ici..... le doute n'est absolument plus permis.

Le soir, tout le monde a retrouvé son calme, et on décide de quand même partir demain....
le programme initial voulait qu'on alterne des étapes très courtes et plus longues : Brest-Camaret (10 milles), Camaret-Morgat (17 milles), Morgat-Douarnenez (7 milles je crois, de mémoire), Douarnenez-Camaret (20 milles) et retour Brest (10 milles).
On ne sait pas trop comment les enfants vont se trouver, bien ou pas trop pendant un séjour plus long sur Lhassa, et on préfère garder des journées cool. Et puis même nous, on aime bien passer un peu de temps à terre ou au port...  On est pas de galériens, et dans plaisance, il y a aisance... en principe (hors intervention de Longues Oreilles, ça le fait d'ailleurs)
Mais avec un jour en moins, pas possible de maintenir le programme!

Nous décidons de tenter de shunter le premier stop à Camaret... La météo est moins favorable pour ce mardi, annonçant plutot du sud-ouest, pas très fortiche en prime, et on l'aura dans le nez, mais bon, la météo c'est que de la météo, on verra bien..



Deuxième jour : C'est parti... à petits pas...


Cliquez sur la carte pour la voir en grand


Mardi matin, on largue les amarres. Diantre, le zef est très très faible, et pile poil dans le nez.... On refuse de céder à la mode locale du jour, la risée Volvo comme on dit (chez nous, ce serait une risée Honda) Mais on avance très très très doucettement...
Le loch affiche péniblement entre 0 et 1 noeud....
La route s'allonge démesurement vu les bords minables qu'on doit tirer dans cette quasi pétole...

Très vite, il est clair qu'on ira pas à Morgat aujourd'hui. Qu'importe, ça ne nous chagrine pas plus que ça, rien ne nous presse. Mais il nous faudra sept heures pour atteindre Camaret ! Là, il y a de l'abus. Nous avons, avec ce louvoyage, parcouru 18 milles (au lieu de 10) environ, en 7 heures, et encore, avec le jusant qui nous poussait.....

L'adage bien connu, "au près, deux fois la route, trois fois la peine", fut bien vérifié ce Mardi....
Question anodine: pouquoi si peu de vent, et pile dans notre route ????
Allez, ça ne peut-être que la faute des irresponsables répétitions du nom banni de dimanche. Quoi d'autre ? A-t-on jamais été dans une telle pétole dans la rade ?? Non ! Alors ?
Vous voyez bien !
Au moins pouvait-on espérer que l'animal avait là fini d'assouvir sa vengeance...
Mais la suite allait bientôt nous prouver le contraire, et je frémis en pensant que j'ai bien de la chance d'être encore là pour vous narrer ses méfaits...
Puisse notre mésaventure servir à d'autres, nous en serons partiellement consolés.

Enfin, à la sortie du Goulet, on trouve une petite brise sympa, qui va abréger nos souffrances. Etienne prend la barre, et nous drive sur le port.



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Belle nuit à Camaret. Pour nous narguer, zéphir se lève le soir.... Mais bon, on y est, on est content, fourbu de ces sept heures, mais c'est  aussi ça, notre plaisir. Et puis, on a fait le plein de soleil, de chaleur, et en ce frisquet et humide Juillet, ça ne se refuse pas. Sans doute le rongueur n'a pas autorité sur Zéphir ? Ou alors, il nous garde ça pour plus tard ???

Tambouille du soir dans le cockpit, et je sais plus ce que c'était, mais c'était bon !

Installation du soir :




Troisème jour : démarrage chaotique et inaccessible horizon

Bon, appareillage vers 10h, dans la joie et la bonne humeur. Le temps reste au beau fixe, mais le vent est plus absent que jamais... (satané bestiole de malheur, ta vengence est sans fin...)
On voudrait bien y aller, là-bas, derrière le Toulinguet, derrière les Tas de Pois, passer la Chèvre et son Chevreau, le Cap de la Chèvre, et remonter sur Morgat....
On aimerait bien, mais...

Mais patience, nous allons y aller, mais...
Pour aller en mer, de mémoire humaine, il a toujours été préallablement
nécessaire de sortir du port.

L'invention du moteur à explosion a rendu cette opération nettement plus aisée, en dépit de l'indéniable perte en terme de style que cela induit. Loin des puristes totalitaires, et malgré le respect que nous leurs devons, nous ne lésinons pas sur cet ustensile. Mais on l'a vu, iceluy sait se montrer rebelle et capricieux pour rendre la manoeuvre quand même plus indécise.
Faut bien équilibrer le jeu, hein ?....

Or donc, nous largons les amares et tranquilement, marche arrière engagée, nous reculons dans l'allée entre notre ponton et celui d'en face, en pivotant, pour présenter la proue vers la sortie... Chose faite sans ambage, et sans mollir, avec l'aisance que donne l'habitude d'un geste déjà répété avec ardeur. Lhassa se présente bientôt dans le bon sens, et je coupe la marche arrière, m'apprétant à enclencher la marche avant. A nous deux, Mr l'Atlantique ! Et là.... rien à faire, rien de rien de rien... Impossible de basculer la manette de l'inverseur.... Nous dérivons gentiment, en arrière, sur notre petite erre, à quelques mètres des autres bateaux, sans pouvoir ni stopper Lhassa, ni encore moins le mettre en marche dans le bon sens.

Bon bon bon... primo, ordre est donné de s'armer de la gaffe. Deuxio, une place libre derrière nous semble le seul hâvre de repli... allons-y. Il faut donc réenclencher la marche arrière pour redonner un peu d'erre, la gaffe s'avère nécessaire pour se déhaler du plus proche bateau, mais bon, cahin caha, on rejoint  donc cette place libre. Faut savoir qu'un bateau c'est pas trop conçu pour reculer, et ça ne se manoeuvre pas terrible dans ce sens là... Et prendre une place en arrière, au débotté, sans s'y être préparé, en se présentant moitié en biais et sans erre, c'est pas si simple que garer la Névada sur le parking. Et en prime, y'a pas de frein... on freine en inversant les gaz en principe... Là, dans ces circonstances, pas la peine d'espérer stopper Lhassa, faute de marche avant. En prime, la place est équipée d'un cat-way en V qui rend très malcomode de s'y amarrer en arrière... Mais bon, Calou, tel un chat agile, saute prestement sur le dit cat way, et court à l'arrière pour nous arrêter avec ses petits bras musclés...
Tout se termine sans bobo, pas cogné une seule fois.....
On souffle, et on maudit la sale Bête encore une fois. Parce que là, il y va fort le Grandes Oreilles et Longues Dents (GOLD).

et après, Captain ? On fait quoi maintenant ????
Ben, on boit un coup, et on ouvre le capot.... Et après quelques minutes de recherche, on découvre une rondelle perdue sous la commande d'inverseur.... Ah mais satané nom de dieu, oui, le moteur sort d'une réparation (sous garantie).... Une sombre histoire, pour ceux qui s'en souviennent, de lanceur qui se décroche à tout va.... (hé mais non, vous pouvez pas vous souvenir, vu que c'est pas encore écrit, c'était une autre sortie ça....) En vérité, je crois qu'on ne peut pas leur en vouloir. C'est Jojo le coupable, lui seul a pû avoir la malice de glisser cette rondelle sous la commande d'inverseur, lui seul peut être si pervers. Pauvre de nous... Livrés à la haine de cet animal, mais nous serons fort, hein ma Calou, il n'aura pas notre peau, nous allons nous battre !
Bon, pour commencer, c'est donc aisément réparé. Mais la belle confiance regagnée de Calou est entamée sévère, marre de ces pépins mécaniques, ça commence à bien faire, ces moteurs qui pédalent dans la semoule! Aura-t-on un jour la paix avec cet engin ?  Ah... la godille, y'a que ça de vrai !

Enfin, nous voila partis... Mais pendant ce temps, le vent faiblard, même plutot absent, n'a pas eu l'idée de venir, au contraire, il est plus que jamais nul....

Allez, une fois n'est pas coutume : risée Honda ! On espère que passé le Toulinguet, un soufflouillot du grand large viendra nous pousser vers le sud,

avec un peu plus d'énergie que ce qu'on a ici, dans l'avant goulet.....
.
Au moins, le vent est du nord (la Bête commence a se calmer!).
45 mn plus tard, nous passons la Louve à la pointe du Toulinguet....
Et dire que c'est pétole générale serait presque insuffisant pour décrire l'état d'apesanteur qui règne sur l'anse du Toulinguet...



La Louve (devant) et les Tas de Pois en arrière plan


Sur notre tribord, le Lion (juste en face de la Louve).

A portée de fusil (tiens, pourquoi? on a pas de fusil à bord, ça ne sert à rien...) les Tas de Pois nous narguent.... On ne les sent pas près de passer derrière nous....
12h30, on pateauge depuis près de deux heures là, on a du parcourir 1/4 de mille.
On abandonne ? Calou, lassée des péripéties, est assez d'avis que oui. Jean-Louis a vraiment envie de voir le Cap de la Chèvre... c'est presque de l'entêtement... mais là... pourtant, la pétole totale s'est transformée en pétole presque totale... les voiles font par moment mine de se gonfler quelques instants, le bateau avance malgré tout un tout petit minuscule petit peu... mais si peu !

On décide d'aller mouiller dans l'anse, pique niquer tranquille, baignade peut-être pour les courageux, et on avisera ensuite.... Seulement on calcule que pour ça, on va devoir traverser l'anse, à la vitesse où on va... et si le vent vient un peu, comme on le pressent, il faudra, si d'aventure on décide de reprendre notre périple, refaire ce chemin dans l'autre sens...
Finalement, compromis est trouvé:
on pique nique là où nous sommes, et on avisera aussi bien là qu'au mouillage.

Et nous pique niquâmes....

Une heure durant, nous nous livrons à cette occupation saine et revigorante, sous ce soleil de plomb. Avouons le, par moment, le vent est si faible qu'on se permet d'utiliser la voile comme parasol, ne se souciant même plus de savoir où elle devrait être... Le bateau tourne sur lui même, il bouchonne, indolent sous le soleil, et au fond, nul n'en a plus vraiment cure. On mange, repassez dans une heure, les bureaux sont fermés. Les 35 heures, en mer, ça s'applique pareil, et là, c'est la pause syndicale.

Mais le dîner touchant à sa fin, un fin filet d'air nous a amenés à quand même la remettre à sa place, cette grand voile, et Lhassa avance... presque tout le temps...
Au sein de l'équipage, un brin de sceptiscisme s'est installé quant à l'issue du voyage, car à ce train, il nous faudra des heures pour atteindre les Tas de Pois, et plus encore le Cap de la Chèvre, trois nuits auront passées avant qu'on aperçoive le port de Morgat....
Mais je veux croire que ce souffle léger annonce une montée en puissance progressive, et puis, on est si près de notre point de départ que rien ne nous presse de retourner ! Au moins, ce vent, s'il est minable, est dans le bon sens....

Génois tangonné, sans spi (on aurait pu faire un effort ce jour là, mais....), nous avançons donc vers le sud. Derrière nous, plusieurs spis sont apparus, mais curieusement, ils ne nous rattrapent pas. Il faut le dire, Lhassa, dans les tout petits airs, tire bien son épingle du jeu.
Peu à peu, le vent vient, et on frise les 1 noeud sur le loch, ça décoiffe ! On enregistre, un peu avant les Tas de Pois, une jolie pointe à 1.2 noeuds, mémorable !!!!
Bon, on va pas rallonger la route dans ces conditions, on coupe entre le dernier et l'avant dernier Tas de Pois. Bien sûr, comme de juste, quand on est là, pile entre les deux.... pétole! Arrêt général, stoppez les machines... Hmmm, pas génial de se retrouver ainsi livrés au jus entre deux tas de cailloux.... Alors, 10 mn de risée Honda, pour juste se sortir de là.



Ca y est, les Tas de Pois sont dans le rétroviseur

Et comme de bien entendu, on retrouve le vent dès lors qu'on est sorti de là. Là encore, dites moi, qui peut bien commander de tels hasards ??? L'horrible Bête immonde, forcément!

 Derrière nous, un petit Kelt 620, sous spi, connaîtra la même mésaventure, et fera rigoureusement les même gestes, moteur dans les Tas de Pois, 10 mn...
Tarif de groupe ?

Ce petit Kelt va nous suivre, lui sous spi, nous génois tangonné, jusqu'au Cap de la Chèvre, sans que jamais la distance entre nos deux bateaux ne varie... Merci Lhassa, on t'adore.


Les Tas de Pois, au fond, la Chèvre, au milieu, et à droite de celle-ci, la voile que vous voyez, c'est le Kelt...

Les Tas de Pois, encore, tous réunis cette fois.


 Nous le retrouverons le soir, et le captain de cette belle unité,
qui dépasse en taille Lhassa de 30 bons centimètres, nous fera cet aveux : il a mis le spi, parce qu'avec notre beau génois multicolore tangonné à tribord, nous le laissions sur place, le kelt, minable, ridicule, dans le rétro... Sa fierté entamée, cet avisé capitaine, en dépit de la débauche d'énergie que cela va engendrer pour lui et sa compagne, s'est donc résolu à sortir le spi....

Vient ensuite la traversée  vers le Cap en question.
L'équipage est mal en point : Victor a un mal de crâne, Calou se remet lentement de l'émotion du matin du moteur, s'inquiète pour Victor, et reste sceptique sur la capacité du vent à nous mener jusqu'à Morgat avant la nuit.


Le pauvre, vraiment pas la forme... En arrière plan,
on apperçoit le Cap de la Chèvre.

Au regard de ce manque de vent chronique, et vu la confiance qu'elle voue désormais à la risée mécanique, elle commence même à nous trouver un poil loin de nos bases arrières....  Si d'aventure on devait se propulser au sans plomb pour retourner, elle doute que cela irait de soi... JL se veut optimiste, confiant dans notre beau Honda qui ne nous a jamais trahis. Cela dit, on observe le loch avec assiduité, et pas de doute, ça évolue dans le bon sens, les calmes se font plus rares, moins calmes, les pointes plus nettes, plus fréquentes, bref, on doit faire 2 noeuds en moyenne, et ça tend à monter... la météo annonçait mieux, mais surtout, le thermique du soir devrait pas tarder.
Allez, poursuivons, et au pire, on est à deux heures de Honda de Camaret hein....
Le dernier membre de l'équipage, le plus jeune, celui qu'on devra se résoudre à manger en cas de pénurie aggravée de vivres, se porte comme un charme.... il nous déclame les comptines de son cahiers de vacances....



Horreur!!!! Le thème du dit cahier, c'est.... la Bête immonde !!!
Et vas-y donc, "le lapin noir", "le lapin blanc", j'en passe et des meilleures... Je serre les dents, je ne veux pas raviver les affres de Calou, et elle n'a rien remarqué (crois-je alors...),  pas plus que le moussaillon fautif d'ailleurs... j'encaisse.
Ensuite, lassé du cahier, provisoirement, le voila qui a un creux... et qui s'envoie une boite de gateaux. Ah, là au moins, on va être tranquille ??? Que nenni... il attrape une boite de "Petit Z'animaux". Vous connaissez ?



Essayez, vous verrez, petits sablés chocolatés, remarquables....
Et il se les envoie en clamant les noms au vent... "un petit lion... un petit ours... un petit cochon... une petite tortue... un petit cheval... un petit LAPIN !!!!"

Oui, oui, encore la Bête !!! décidement! Allez donc me dire qu'elle ne porte pas la poisse ! Elle attire les ennuis, la preuve, elle arrive même à nous amener des lapins partout... Calou ne remarquant décidement rien (crois-je toujours...), je m'écrase encore....
Fini les agappes, Etienne décide de reprendre son cahier de vacances, cette fois sur le pont....
Et toujours le même thème qui revient, c'est du Jazz ce truc!

L'autre mousse, le pauvre, est HS :



La chaleur, le soleil? Insolation? mal de mer ? il a mal à la tête, il est blanc comme un linge, et mal comme tout, le pauvre..... on finira par conclure à l'insolation, en dépit de la casquette... choppé ça durant la pétole de midi, sans doute.

Mais dans les fond de Lhassa, Calou, qui soigne son Victor, fut, elle aussi, confrontée à l'horrible Bestiole... Victor laissa, à un moment, échapper le mot devant elle, et là, elle le remarqua, car le fautif, se rendant compte de l'énorme énormité qu'il venait de prononcer, eu le geste éloquent de celui qui se rend compte qu'il vient de dire une bêtise...
Pleine de sang froid, ne voulant alarmer son capitaine préféré, Calou ordonna aux deux lurons de ne rien dire et faire comme si de rien n'était....

Dites, c'est pathétique là... je fais mine de rien, pour ne pas alarmer Calou, qui elle ordonne aux loupiots de se taire pour ne pas m'angoisser... Quelle délicatesse, on se jette des fleurs!!!
Mais franchement, ça commence à bien faire, marre de la sale Bête !

Pendant tout ce temps, on avance, quand même.
Nous guettons à l'avant l'apparition des balises du Chevreau et de la Chèvre, deux caillasses pile sur notre route. Alors, là, mea culpa  ! Je connais bien le balisage pourtant, mais ce jour là, je confonds cardinale Est et Ouest !!! Horrible méprise, j'ai honte, quel idiot ! Incompréhensible, en plus, car je connais parfaitement ces balises. C'est comme si un jour vous confondiez feu vert et feu rouge ! (Mais à ma décharge, sans que celà n'excuse cette affreuse méprise, l'une des deux balises est détruite partiellement, et le balisage est un peu confus, en raison de cette bouée endommagée, et l'autre, placées de l'autre coté du Chevreau, car l'une indiquait de passer à l'ouest, l'autre à l'est, bref, c'est un pataquès, et ça m'aura perturbé ces deux balises pour un seul caillou... ce qui n'est qu'une très piteuse excuse, j'en suis conscient...)
On passe donc là où on ne devrait pas, mais rassurez vous, on passe toujours tellement loin des dangers que cette erreur n'est pas fatale.... Elle est juste impardonable, mais sans conséquence. Pourquoi ? Sans le Lapin, je ne verrais aucune explication plausible à cette erreur stupide, digne du pire imprudent des mers....

On passe donc ce petit écueuil sans encombre, et cap sur le Cap de la Chèvre maintenant.
Le vent monte encore, on tient presque les 2 noeuds, avec des pointes à 2.5.
 Pas encore la folie, mais ça avance.

Un peu plus loin, Victor s'endort dans le cockpit, c'est ce qu'il a de mieux à faire, le pauvre.


Il dormira presque deux heures,
mais ça ne suffira pas pour le requinquer


Vers 17h, on passe enfin ce Cap.



Le vent monte brutalement dans ces parages, permettant au kelt 620 sous spi d'enfin nous dépasser. On vire le Cap, et là, le vent est maintenant franchement idéal, c'est à plus de 4 noeud qu'on remonte sur Morgat, avec des pointes à 5, un temps génial, une vraie de vraie partie de plaisir, au travers, un régal. Le vent nous raffraichît. Seul Victor ne profite pas vraiment de l'aubaine, toujours mal en point. Il s'est réveillé, mais sans plus...

On décide enfin que cette fois c'est sur, on y va à Morgat ! On appelle donc une amie, Florianne, à Crozon, pour lui proposer de passer la soirée avec nous. Elle vient  avec sa fille Léa, génial.
45 mn après ce coup de fil, nous sommes amarrés sur le ponton visiteur, Floriane et Léa sont là.



Victor est encore plus mal. Il a beau descendre, marcher un peu... prendre une douche, rien à faire. Il n'ira finalement mieux qu'après avoir copieusement arrosé un coin de trottoir de son repas de midi. La fraicheur du soir aidant, il reprendra alors des couleurs.
Il a passé une sale après midi, ça c'est sur.

Repas au resto, très bien d'ailleurs, puis retour, dodo dans notre petit home des mers.


Quatrième jour : brumes, pluie,
 soleil, pétole et vent,
de tout pour faire un monde!


Réveil tardif, on a le temps, on veux prendre la renverse vers 12h30 au cap de la chèvre...
Donc à 9h30, on emmerge sur le pont. Horreur... les multiples répétitions de Lapin, hier, ont fait effet : on y voit pas à 50m dans ce brouillard.
Ah, la brume ! Pour nous autres, qui n'avons pas un début d'appareil électronique à bord, c'est le pire ennemi. Plus de point, plus d'amer, rien que l'estime, et dans la pétole ambiante en prime, l'estime c'est pas du gateau, l'essentiel du mouvement étant la dérive.....

Bon, déjeunons et avisons....
Ce que nous fîmes. Puis on fait notre plein d'essence...
Ca mange pas de pain, de faire le plein, ça passe le temps.
Et... ça marche! Le voile se déchire par le sud, ça se lève doucement!
Alors on y va! Et toc! partis.
Le temps de partir, d'embouquer et remonter le chenal, ça y est, il fait clair, et en prime, il y a du vent !!! Bon, quasi dans le pif le vent, mais qu'importe, il est suffisant, et on va louvoyer un peu, pas trop, et on roule à plus de 3.5 noeud, c'est tout bon....


Le Cap de la Chèvre vu du sud

2h plus tard, sans que l'on ait rencontré de problème (comme quoi hein, ça se peut!) nous passons la Chèvre. De très très près, parce que je veux éviter de refaire un bord sud-est, et qu'avec ce vent, on devrait pas avoir de problème.


La plate, ce rocher qui déborde le Cap, juste au centre
de la photo, n'est que la partie emmergée de l'iceberg.

La pluie s'en mèle. (encore une fois, dites moi? qu'est ce qui peut expliquer la pluie en Bretagne à cette époque de l'année ??? hmm ? je vous le demande ?!? Personellement, je ne doute absolument pas du responsable...) Une demie heure durant elle tombe, forte, fraîche... On est équipé pour ça, pas les enfants, on les met à l'abri dedans, sans qu'ils s'en enthousiasment beaucoup... surtout le grand !



Barrer sous la flotte n'est pas désagréable, et finalement, cette pluie ne nous gène pas.
Elle s'arrête quand nous sommes pile en face du Cap. Seul problème : le vent se barre avec elle... plus rien, enfin... Pas grand chose, pas la pétole de la veille, quand même, mais... à peine mieux.

C'est reparti, risée Honda pour s'éloigner des caillasses qui débordent le Cap (il est pas trop franc à la vérité, ce Cap) et puis... cahin caha, sous le soleil, à petit vitesse (mais toujours en avançant, et grand largue) on rejoint les Tas de Pois. Calou fait la nav, moi je barre. Parfois on inverse, mais moi, je suis pas oeil de lynx ! Calou a réussi à identifier une caillasse sur la côte, une petite île ronde de rien du tout (l'île Guénéron), qui lui sert d'amer fiable de ce côté, avec ça, les Tas de Pois et le Cap en sus (le sémaphore est idéal), elle nous fait des points magnifiques. Mais moi, jamais je n'ai trouvé, dans le paysage, ce joli petit amer que les dieux ont sans doute placé là pour les marins.
 Nantis de cet amer de rêve, nous faisons cette fois un passage impec au niveau de la Chèvre et de son Chevreau, sous le soleil revenu.



Pendant de temps, Etienne ne cessera pas de chanter. C'est sympa, c'est rigolo, mignon et tout... on ne va pas se plaindre de toute cette bonne humeure étalée sur le pont, même si, à la longue, après quelues heures, le bateau fini par sembler un peu petit tout de même....



Cliquez sur l'image pour l'entendre
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Dans les Tas de Pois, le vent est bien riquiqui... Je décide d'empanner dès que celà me parait possible. Cela nous fera passer pas bien loin des caillasses, mais le vent tient le coup, faible mais vaillant, on est bien manoeuvrant. Calou désaprouve, désaprobe, réprouve... elle aime bien laisser 5 fois la marge de sécu... le rase cailloux c'est pas son truc... on a beau avoir un tout petit tirant d'eau, plein d'eau vu l'heure et la marée... elle aime pas qu'on voit de trop près la côte, les miriades d'oiseaux qui se prélassent là, entendre le bruit des vagues se briser sur la masse granitiques du second Tas de Pois.... C'est joli, mais elle garde ça pour les balades à terre...
En mer, elle préfère avoir beaucoup d'eau autour d'elle.

Malgré tout, je me tiens à mon idée, pour couper un peu, pour abattre aussi, car le vent a un peu tourné... Et j'avoue, pour suivre les spis devant et garder ceux de derrière à distance...
Rhalala, on se refait pas ! (d'ailleurs, il n'y a que des gros bateaux autour ce jour là, et pour être franc, ils nous laissent sur place allègrement)

On est donc de retour dans l'anse du Touliguet. Et le vent est présent, franc, on avance bien, c'est tout bien comme on aime.

Passé le Touliguet, le vent change encore... il monte et tourne.
On finira au près, avec des pointes à 5 noeuds. La gite devient importante, les enfants adorent, Calou un peu moins. Au début, je limite la gite, loffant dans les risées pour garder un angle très raisonnable. Mais devant les rires et les cris de joie des deux lurons, j'en rajoute un peu, je tiens le cap dans les risées, Lhassa trempe un peu le rail de fargue dans l'eau, on s'amuse, une demie heure de rigolade, plaisir de la glisse, des sensations. Un petit bateau comme le nôtre, avec ce vent, on se croirait presque sur un 420. On a un bon 3-4 B, toute la toile, la barre reste douce, facile, et le bateau très équilibré, ni trop mou ni trop ardent.
Encore une fois, que du bonheur, ce petit first 18.

On amarre à Camaret après ce petit fun qui a mis tout le monde en grande joie.
Les enfants sont épuisés cela dit, et l'ambiance se dégrade vite et brusquement une fois à terre... mais ce sera passagé, zappons !

On l'a donc fait! c'est drôle, on a l'impression d'avoir franchit un palier, avec cet aller retour à Morgat... Sortie du goulet, de l'avant goulet, un petit air du large, pas bien loin du mythique Raz de Sein... sa désirable île, sa terrible chaussée.... Pas bien loin aussi de Douarnenez, et chatouillant la bordure du grand océan, en mer ouverte... Moments de rêve, de passion...



Cinquième jour : dispute et pétole,
 mais pas d'embrouille


Le retour à Brest du lendemain nous ramène en nos pénates, en terrain de jeu connu et maitrisé. Le départ est cependant perturbé par un accrochage dont je ne me souviens plus l'origine, sans doute sans grand intérêt....
Il était question d'une photo que voulait faire Etienne, et puis, ensuite, ça n'allait pas, et puis c'était le cirque et ...
Bref, la photo, elle fut faite, tout de même....




Voilà que ma Calou se met en pétard... elle descend même du bateau, au moment où je vais larguer !!! Situation pitoresque, j'ai largué l'avant, je ne tiens plus que l'amarre arrière, dénouée, le moteur tourne, le bateau se déhale, mais Calou est sur le ponton.... furibarde!

Je compte jusqu'à trois en moi même, et ... bon.... ?
Allez, on re accoste, on embarque le dragon, et c'est reparti... Mais l'humeur du capitaine est... maussade... dire qu'il va être chiant dans la demie heure à venir serait sans doute insuffisant...

On hisse, enfin, je hisse, personne n'ose broncher, je manoeuvre seul... m'emmerdez pas vous autres, vaquez, je suis en colère, alors faites ce que vous voullez, mais m'emmerdez pas! Finalement, j'accepte, à contre coeur, un petit coup de main... Pas de vent... Si, à peine hissé, brutalement le vent se lève, en changeant de direction. On décolle littéralement, au près, droit sur le goulet. Ambiance de mort à bord... ça va passer... ça passe... c'est passé...
Voila, le vent est bon, on s'amuse, et ce serait bête de gacher ça! Tout lemonde retrouve entrain et bonne humeur, le Goulet n'a qu'a bien se tenir, on arrive.

De fait, on arrive... mais le vent nous lâche... C'est le flot qui nous pousse plus que le vent, mais le flot est assez puissant par là, et on commence a connaître, on joue avec, on se laisse porter. Sorti du Goulet, flot maximum à cette heure, on reste bien dans la ligne de courant maximum, un peu au sud de la route directe. On a l'impression de faire du sur-place, sur l'eau, rien ne bouge, mais l'Ile Ronde est déjà là, en 1h depuis la Mengam. Compte tenu des conditions, c'est déjà pas mal!
Ensuite, ça se corse. Le flot diminue, et dans le fond de la rade, on peut moins en profiter, surtout qu'on est bien obligé de revenir un peu au nord, le port est à Brest, pas en face !!!

On finira avec 30mn de risée Honda, mais c'est pas bien grave, et on avait pas envie de finir avec 2h de petits pas, ce qui useraient, à force, la patience des enfants.

On touche le port en milieu d'aprème, les enfants ont beaucoup tenu la barre sur la fin, JL faisant surtout le prof...



Enfin, nous voila de retour, avec tout plein de beaux souvenirs dans la tête.

Voili, ensuite, ben, c'est comme d'hab... mal de terre un peu, retour aux réalités du monde, sortie de rêve, mais il en reste toujours quelques choses... on revient un peu plus riche qu'on est parti, en somme.

Ah ! J'allais oublier.
Ce n'est pas tout, à Terre aussi, il se passe parfois des trucs étranges.
Pour commencer, au moment de prendre la remorque, pour y déposer Lhassa, on se trouve devant un problème inattendu : la remorque est coincée derrière une affreuse voiture blanche. Enquête menée mais infructueuse, on ne trouve pas le propriétaire de l'engin. Finalement, un gars de CN vient nous prêter main forte, et nous poussons la voiture, pour laisser le passage à la remorque.
Puis sortie d'eau, rangement, rinçage du bateau et de la remorque etc...

Et pendant que JL vaque je ne sais plus où, le propriétaire de la bagnole fautive se pointe. Calou lui fait remarquer que bon, c'est pas un drame, mais ce serait cool de se garer de façon à ne pas bloquer la remorque. Ca le fait bien marrer ce triste luron, il se fout un peu de sa gueule, assure que ça passait (en laissant bien entendre qu'elle est pas très finaude la bougresse)...
Bref, mal léché l'ours, Calou laisse tomber, mais ça l'énerve un peu...

JL apprenant ceci à son retour, décide pourtant qu'on ne peut pas en rester là !!! Crime de manque de respect à sa Calou, on va aller lui apprendre les bonnes manières, à ce freluquet.
 Le voila donc parti chercher le malotru, qui se tient pas bien loin. Les deux garçons lui emboitent le pas, certains que le JL va réduire cet individu en paté pour chien... à leur grande et bruyante joie :
 "Il va lui casser la gueule, il va lui casser la gueule"
Ils resteront sur leur faim, le JL n'est pas castagneur. Cela dit, le bonhomme commençant à rejouer son numéro, le JL lui asséna tout de même une tirade meurtrière où il fut question pêle mêle de respect, de politesse, de l'incapacité vaniteuse
à s'excuser, marque infaillible des abrutis, et autre gentillesses.
Le bougre mis KO dès la seconde réplique en fut suffisament désarçonné. Il lança encore, fanfaron, quelques menaces (je suis connu moi ici... on se reverra...) qui n'émurent que lui même. 10 minutes plus tard, penaud, il revint présenter ce que l'on peut considérer comme des excuses (en y mettant un peu du sien tout de même, mais bon, on est pas chien, nous lui accordâmes donc généreusement l'absolution).

Epilogue

Résumons :

Nous avons connu quelques pépins.
 Examinons les ensemble, si vous le voullez bien.

Un dépard retardé. A-t-on déjà vu ça chez nous ?
Ensuite, pas de vent dans la rade ! Improbable, en plein Juillet...
Des problèmes mécaniques, du jamais vu, de mémoire d'homme, à bord de Lhassa.
Une affreuse pétole,
 une erreur de pilotage,
une insolation,
 un cahier de vacance à thème douteux...
de la brume en Bretatgne !!!
Et même de la pluie, rendez vous compte...!!!!
Et en prime, une dispute.
Sans compter une voiture mal garée (du jamais vu!)
et un bonhomme mal élevé, ça frise le délire...

Non, franchement, faites le compte.
Si là encore si vous osez un jour prétendre que la Bestiole ne porte pas la poisse,
je dirais que vous êtes de mauvaise foi.


La Saga du Jojo

Ca commence ainsi :


Mais ça se gate assez vite....


Il avait pourtant de grands projets


et de sacrées compétences


mais peine perdues...



Allez, zhou, DEHORS JOJO


A bientôt