Le savez-vous ? A bord de tout navire, il est de
notoriété publique que nommer la petite bestiole à
longues oreilles, le cousin du lièvre, vous savez bien, Bugs
Bunny, Jeannot, j'en passe....
Le nommer ? pas seulement.
Embarquer une terrine de cette nature, une image, un jouet, que
sais-je...
Bref, toute référence à l'Animal que je ne
nommerai pas est synonyme de gros ennuis très bientôt, et
on ne badine pas avec la sécu hein !
Superstition, vous avez dit : superstition ????
Ouais, ouais, facile, pour vous autres, mais on ne sait jamais, et
ça coûte pas cher d'éviter....
Seulement... allez donc expliquer ça aux enfants.
Ils se marrent
bien, je dirais même qu'ils sont pliés....
Pourtant, je prends ça au sérieux (bon, pas trop quand
même, mais....)
Et...... voici l'histoire :
Dimanche soir, arrivée à Brest. On passe sur le port,
pour de suite avitailler, ça fera gagner du temps demain. La
météo nous annonce du beau, et même du vent, la
marée nous conseille gentillement un départ peu avant
midi pour passer le goulet tranquillement,
bref, que de bonnes choses.
Puis on va dormir à l'appart.
C'est là que les ennuis ont commencé. Au moment d'aller
au lit.
Les enfants ont apporté leurs doudous, deux chacun. Normal. mais
horreur, l'un d'eux ne PEUT pas embarquer.... c'est Jojo la bête,
l'immonde bestiole à longues oreilles.....
LE Jojo
Non non, je ne peux pas tolérer une telle entorse aux
lois
ancestrales de la marine.
Jojo nous attendra à terre, il ne posera pas un seul de
ses fichus sales poils sur le pont de Lhassa, j'ai parlé!
Morts de rires, les deux galopins locaux, explosés... et
malicieux. Ils passent l'heure qui suit à tout d'abord faire des
plans pour embarquer l'affreux Jojo en clandé.
Leurs conciliabules "secrets" seraient à mourrir de rire s'il
n'en allait pas de nos vies.
Je finis par me fâcher (madre de dios, pour un Jojo !!!) afin de
leur faire comprendre qu'en dépit des apparences, je ne
plaisante pas, que j'ai pourtant encore toute ma tête et que je
suis à jeun !
Les plans d'embarquement du clandé laissent place à une
timide accalmie, mais c'est plus fort qu'eux, le mot banni leur
"échappe"
toutes les 3 mn 12s, sans que rien n'en vienne à bout....
et ils se
marrent encore et encore....
Sentant alors qu'il faut régler cette épineuse question
dès l'heure, sans attendre de se voir confronter à
l'inévitable catastrophe, je jette aux orties toute
fierté, et sans remord, je les sermonne sentencieusement et
copieusement sur le sujet, ne leur laissant d'autre choix que d'en
finir de suite ou rentrer à Rennes... Je vais même
jusqu'à me demander si l'altercation n'est pas
déjà en soi une raison suffisante pour rentrer... ?
N'a-t-on pas offensé déjà outre mesure les dieux
de la mer, rien qu'à palabrer de cette bête tant
et tant, à la veille d'embarquer ???
Qui plus est, il n'est question
depuis plus d'une heure que de la bête et du bateau, rien que de
mélanger
ces deux concepts, on est en plein délire...
Je commence à sentir
qu'on va avoir de gros ennuis...
Vous riez ??? Rira bien qui rira le dernier! Je vais vous
démontrer toute la malfaisance de l'animal. Oyez bien ce que
maintenant je vais vous narrer, et nul ne dira plus jamais que l'animal
est inoffensif.
Le lendemain, nous nous rendons sur le port....
Mais il en est une parmi nous dont je n'ai encore dit mot.
Elle riait, la belle, téméraire, cette histoire l'a
amusée... au début.
Mais (est-ce un effet de l'âge ?) elle saisit bien avant les deux
lurons toute l'importance accordée par le "seul maitre à
bord après Dieu, et encore, de justesse", à cette sombre
histoire de longues oreilles... et elle finit même par percevoir
ce qu'eux ne pouvaient discerner : l'affaire portait
sérieusement atteinte à notre sécurité
à tous, sans compter celle du pauvre Lhassa, bien innocent dans
l'histoire.
De cette peur, elle s'est imprégnée... ahah, la
voilà bien moins riante, car au fond, hein, et si....
voilà bien le mot, et si... ?
Le vent est bon, l'heure de partir est proche, et elle finit par se
rendre à l'évidence.... Cette péripétie a
réussi à instiller la peur, l'appréhension, un
sale pressentiment....
et elle finit par s'en ouvrir.
Que faire ? on ne peut pas partir sans être en confiance.... nous
ne partirons donc point. Voila qui s'avère efficace pour calmer
la
peur, d'ailleurs. nous finirons la journée à terre,
à
bricoler je sais plus trop quoi sur Lhassa.
C'était donc là la premier méfait de la bestiole,
le
début de sa vengeance... elle nous tient, nous avons
enfreint
sa Loi, nous ne sommes plus que des jouets dans ses pattes....
Alors ? Vous croyez toujours la bête inoffensive ? Non seulement
elle nous a empéchés de partir, mais sa
responsabilité est tellement flagrante ici..... le doute n'est
absolument plus permis.
Le soir, tout le monde a retrouvé son calme, et on décide
de quand même partir demain....
le programme initial voulait qu'on alterne des étapes
très courtes et plus longues : Brest-Camaret (10 milles),
Camaret-Morgat (17 milles), Morgat-Douarnenez (7 milles je crois, de
mémoire), Douarnenez-Camaret (20 milles) et retour Brest (10
milles).
On ne sait pas trop comment les enfants vont se trouver, bien ou pas
trop
pendant un séjour plus long sur Lhassa, et on
préfère
garder des journées cool. Et puis même nous, on aime bien
passer
un peu de temps à terre ou au port... On est pas de
galériens,
et dans plaisance, il y a aisance... en principe (hors intervention de
Longues Oreilles, ça le fait d'ailleurs)
Mais avec un jour en moins, pas possible de maintenir le programme!
Nous décidons de tenter de shunter le premier stop à
Camaret... La météo est moins favorable pour ce mardi,
annonçant plutot du sud-ouest, pas très fortiche en
prime, et on l'aura dans le nez, mais bon, la météo c'est
que de la météo, on verra bien..
Deuxième jour : C'est
parti... à petits pas...
Cliquez sur la carte pour la voir en grand
Mardi matin, on largue les amarres. Diantre, le zef est
très
très faible, et pile poil dans le nez.... On refuse de
céder à la mode locale du jour, la risée Volvo
comme on dit (chez nous, ce serait une risée Honda) Mais on
avance très très très doucettement...
Le loch affiche péniblement entre 0 et 1 noeud....
La route s'allonge démesurement vu les bords minables qu'on doit
tirer dans cette quasi pétole...
Très vite, il est clair qu'on ira pas à Morgat
aujourd'hui.
Qu'importe, ça ne nous chagrine pas plus que ça, rien ne
nous presse. Mais il nous faudra sept heures pour atteindre Camaret !
Là, il y a de l'abus. Nous avons, avec ce louvoyage, parcouru 18
milles (au lieu
de 10) environ, en 7 heures, et encore, avec le jusant qui nous
poussait.....
L'adage bien connu, "au près, deux fois la route, trois fois la
peine", fut bien vérifié ce Mardi....
Question anodine: pouquoi si peu de vent, et pile dans notre route ????
Allez, ça ne peut-être que la faute des irresponsables
répétitions du nom banni de dimanche. Quoi d'autre ?
A-t-on jamais été
dans une telle pétole dans la rade ?? Non ! Alors ?
Vous voyez bien
!
Au moins pouvait-on espérer que l'animal avait là fini
d'assouvir
sa vengeance...
Mais la suite allait bientôt nous prouver le contraire,
et je frémis en pensant que j'ai bien de la chance d'être
encore là pour vous narrer ses méfaits...
Puisse notre mésaventure
servir à d'autres, nous en serons partiellement consolés.
Enfin, à la sortie du Goulet, on trouve une petite brise sympa,
qui va abréger nos souffrances. Etienne prend la barre, et nous
drive sur le port.
Cliquez sur la photo pour voir l'action en
vidéo
(maintenez
la touche "Maj" enfoncée si vous
voulez copier la vidéo sur votre disque dur)
Belle nuit à Camaret. Pour nous narguer, zéphir se
lève le soir.... Mais bon, on y est, on est content, fourbu de
ces sept heures, mais c'est aussi ça, notre plaisir. Et
puis, on a fait le plein
de soleil, de chaleur, et en ce frisquet et humide Juillet, ça
ne
se refuse pas. Sans doute le rongueur n'a pas autorité sur
Zéphir
? Ou alors, il nous garde ça pour plus tard ???
Tambouille du soir dans le cockpit, et je sais plus ce que
c'était, mais c'était bon !
Installation du soir :
Troisème jour :
démarrage chaotique et inaccessible horizon
Bon, appareillage vers 10h, dans la joie et la bonne humeur. Le
temps
reste au beau fixe, mais le vent est plus absent que jamais...
(satané bestiole de malheur, ta vengence est sans fin...)
On voudrait bien y aller, là-bas, derrière le Toulinguet,
derrière les Tas de Pois, passer la Chèvre et son
Chevreau,
le Cap de la Chèvre, et remonter sur Morgat....
On aimerait bien,
mais...
Mais patience, nous allons y aller, mais...
Pour aller en mer, de mémoire humaine, il a toujours
été préallablement
nécessaire de sortir du port.
L'invention du moteur à explosion a rendu cette opération
nettement plus aisée, en dépit de l'indéniable
perte en terme de style que cela induit. Loin des puristes
totalitaires, et malgré le respect que nous leurs devons, nous
ne lésinons pas sur cet ustensile. Mais on l'a vu, iceluy sait
se montrer rebelle et capricieux pour rendre la
manoeuvre quand même plus indécise.
Faut bien équilibrer le jeu, hein ?....
Or donc, nous largons les amares et tranquilement, marche
arrière engagée, nous reculons dans l'allée entre
notre ponton et celui d'en face, en pivotant, pour présenter la
proue vers la sortie... Chose
faite sans ambage, et sans mollir, avec l'aisance que donne l'habitude
d'un
geste déjà répété avec ardeur.
Lhassa se présente bientôt dans le bon sens, et je coupe
la marche arrière,
m'apprétant à enclencher la marche avant. A nous deux, Mr
l'Atlantique
! Et là.... rien à faire, rien de rien de rien...
Impossible
de basculer la manette de l'inverseur.... Nous dérivons
gentiment,
en arrière, sur notre petite erre, à quelques
mètres des autres bateaux, sans pouvoir ni stopper Lhassa, ni
encore moins le mettre en marche
dans le bon sens.
Bon bon bon... primo, ordre est donné de s'armer de la gaffe.
Deuxio, une place libre derrière nous semble le seul hâvre
de repli...
allons-y. Il faut donc réenclencher la marche arrière
pour
redonner un peu d'erre, la gaffe s'avère nécessaire
pour se déhaler du plus proche bateau, mais bon, cahin caha, on
rejoint donc cette place libre. Faut savoir qu'un bateau
c'est pas trop conçu pour reculer, et ça ne se manoeuvre
pas
terrible dans ce sens là... Et prendre une place en
arrière,
au débotté, sans s'y être préparé, en
se
présentant moitié en biais et sans erre, c'est pas si
simple
que garer la Névada sur le parking. Et en prime, y'a pas de
frein... on freine
en inversant les gaz en principe... Là, dans ces circonstances,
pas
la peine d'espérer stopper Lhassa, faute de marche avant. En
prime,
la place est équipée d'un cat-way en V qui rend
très
malcomode de s'y amarrer en arrière... Mais bon, Calou, tel un
chat
agile, saute prestement sur le dit cat way, et court à
l'arrière pour nous arrêter avec ses petits bras
musclés...
Tout se termine sans bobo, pas cogné une
seule fois.....
On souffle, et on maudit la sale Bête encore une fois. Parce que
là,
il y va fort le Grandes Oreilles et Longues Dents (GOLD).
et après, Captain ? On fait quoi maintenant ????
Ben, on boit un coup, et on ouvre le capot.... Et après quelques
minutes de recherche, on découvre une rondelle perdue sous la
commande
d'inverseur.... Ah mais satané nom de dieu, oui, le moteur sort
d'une
réparation (sous garantie).... Une sombre histoire, pour ceux
qui
s'en souviennent, de lanceur qui se décroche à tout
va....
(hé mais non, vous pouvez pas vous souvenir, vu que c'est pas
encore
écrit, c'était une autre sortie ça....) En
vérité,
je crois qu'on ne peut pas leur en vouloir. C'est Jojo le coupable, lui
seul
a pû avoir la malice de glisser cette rondelle sous la commande
d'inverseur,
lui seul peut être si pervers. Pauvre de nous... Livrés
à
la haine de cet animal, mais nous serons fort, hein ma Calou, il n'aura
pas notre peau, nous allons nous battre !
Bon, pour commencer, c'est donc aisément réparé.
Mais
la belle confiance regagnée de Calou est entamée
sévère, marre de ces pépins mécaniques,
ça commence à
bien faire, ces moteurs qui pédalent dans la semoule! Aura-t-on
un
jour la paix avec cet engin ? Ah... la godille, y'a que ça
de
vrai !
Enfin, nous voila partis... Mais pendant ce temps, le vent faiblard,
même plutot absent, n'a pas eu l'idée de venir, au
contraire, il est plus que jamais nul....
Allez, une fois n'est pas coutume : risée Honda ! On
espère
que passé le Toulinguet, un soufflouillot du grand large viendra
nous
pousser vers le sud,
avec un peu plus d'énergie
que ce qu'on a ici, dans l'avant goulet......
Au moins,
le vent est du nord (la Bête commence a se calmer!).
45 mn plus tard, nous passons la Louve à la pointe du
Toulinguet....
Et dire que c'est pétole générale serait presque
insuffisant pour décrire l'état d'apesanteur qui
règne sur l'anse du Toulinguet...
La Louve (devant) et les Tas de Pois en arrière plan
Sur notre tribord, le Lion (juste en face de la Louve).
A portée de fusil (tiens, pourquoi? on a pas de fusil
à
bord, ça ne sert à rien...) les Tas de Pois nous
narguent.... On ne les sent pas près de passer derrière
nous....
12h30, on pateauge depuis près de deux heures là, on a du
parcourir 1/4 de mille.
On abandonne ? Calou, lassée des péripéties, est
assez d'avis que oui. Jean-Louis a vraiment envie de voir le Cap de la
Chèvre... c'est presque de l'entêtement... mais
là... pourtant, la pétole totale s'est transformée
en pétole presque totale... les voiles font par moment mine de
se gonfler quelques instants,
le bateau avance malgré tout un tout petit minuscule petit
peu...
mais si peu !
On décide d'aller mouiller dans l'anse, pique niquer tranquille,
baignade peut-être pour les courageux, et on avisera ensuite....
Seulement
on calcule que pour ça, on va devoir traverser l'anse, à
la
vitesse où on va... et si le vent vient un peu, comme on le
pressent, il
faudra, si d'aventure on décide de reprendre notre
périple,
refaire ce chemin dans l'autre sens...
Finalement, compromis est trouvé:
on pique nique là où nous sommes, et on avisera aussi
bien là qu'au mouillage.
Et nous pique niquâmes....
Une heure durant, nous nous livrons à cette occupation saine et
revigorante, sous ce soleil de plomb. Avouons le, par moment, le vent
est si faible qu'on se permet d'utiliser la voile comme parasol, ne se
souciant même plus de savoir où elle devrait être...
Le bateau tourne sur lui même,
il bouchonne, indolent sous le soleil, et au fond, nul n'en a plus
vraiment
cure. On mange, repassez dans une heure, les bureaux sont
fermés. Les
35 heures, en mer, ça s'applique pareil, et là, c'est la
pause
syndicale.
Mais le dîner touchant à sa fin, un fin filet d'air nous a
amenés à quand même la remettre à sa place,
cette grand voile,
et Lhassa avance... presque tout le temps...
Au sein de l'équipage, un brin de sceptiscisme s'est
installé
quant à l'issue du voyage, car à ce train, il nous faudra
des
heures pour atteindre les Tas de Pois, et plus encore le Cap de la
Chèvre,
trois nuits auront passées avant qu'on aperçoive le port
de
Morgat....
Mais je veux croire que ce souffle léger annonce une
montée en puissance progressive, et puis, on est si près
de notre point de départ que rien ne nous presse de retourner !
Au moins, ce vent, s'il est minable, est dans le bon sens....
Génois tangonné, sans spi (on aurait pu faire un effort
ce jour là, mais....), nous avançons donc vers le sud.
Derrière nous, plusieurs spis sont apparus, mais curieusement,
ils ne nous rattrapent pas. Il faut le dire, Lhassa, dans les tout
petits airs, tire bien son épingle du jeu.
Peu à peu, le vent vient, et on frise les 1 noeud sur le loch,
ça décoiffe ! On enregistre, un peu avant les Tas de
Pois, une jolie pointe à 1.2 noeuds, mémorable !!!!
Bon, on va pas rallonger la route dans ces conditions, on coupe entre
le dernier et l'avant dernier Tas de Pois. Bien sûr, comme de
juste, quand on est là, pile entre les deux.... pétole!
Arrêt général, stoppez les machines... Hmmm, pas
génial de se retrouver ainsi livrés
au jus entre deux tas de cailloux.... Alors, 10 mn de risée
Honda,
pour juste se sortir de là.
Ca y est, les Tas de Pois sont dans le rétroviseur
Et comme de bien entendu, on retrouve le vent dès lors
qu'on est
sorti de là. Là encore, dites moi, qui peut bien
commander de tels hasards ??? L'horrible Bête immonde,
forcément!
Derrière nous, un petit Kelt 620, sous spi,
connaîtra la même mésaventure, et fera
rigoureusement les même gestes, moteur dans
les Tas de Pois, 10 mn...
Tarif de groupe ?
Ce petit Kelt va nous suivre, lui sous spi, nous génois
tangonné, jusqu'au Cap de la Chèvre, sans que jamais la
distance entre nos deux bateaux ne varie... Merci Lhassa, on t'adore.
Les Tas de Pois, au fond, la
Chèvre, au milieu, et à droite de celle-ci, la voile que
vous voyez, c'est le Kelt...
Les Tas de Pois,
encore, tous réunis cette fois.
Nous le retrouverons le soir,
et le captain de cette belle unité,
qui dépasse en taille Lhassa
de 30 bons
centimètres, nous fera cet aveux : il a mis le spi, parce
qu'avec notre beau génois multicolore tangonné à
tribord,
nous le laissions sur place, le kelt, minable, ridicule, dans le
rétro...
Sa fierté entamée, cet avisé capitaine, en
dépit
de la débauche d'énergie que cela va engendrer pour lui
et
sa compagne, s'est donc résolu à sortir le spi....
Vient ensuite la traversée vers le Cap en question.
L'équipage est mal en point : Victor a un mal de crâne,
Calou se remet lentement de l'émotion du matin du moteur,
s'inquiète
pour Victor, et reste sceptique sur la capacité du vent à
nous
mener jusqu'à Morgat avant la nuit.
Le pauvre, vraiment pas la forme... En arrière plan,
on apperçoit le Cap de la Chèvre.
Au regard de ce manque de
vent
chronique, et vu la confiance qu'elle voue désormais à la
risée
mécanique, elle commence même à nous trouver un
poil loin de
nos bases arrières.... Si d'aventure on devait se
propulser au
sans plomb pour retourner, elle doute que cela irait de soi... JL se
veut
optimiste, confiant dans notre beau Honda qui ne nous a jamais trahis.
Cela
dit, on observe le loch avec assiduité, et pas de doute,
ça
évolue dans le bon sens, les calmes se font plus rares, moins
calmes,
les pointes plus nettes, plus fréquentes, bref, on doit faire 2 noeuds
en moyenne, et ça tend à monter... la météo
annonçait
mieux, mais surtout, le thermique du soir devrait pas tarder.
Allez, poursuivons,
et au pire, on est à deux heures de Honda de Camaret hein....
Le dernier membre de l'équipage, le plus jeune, celui qu'on
devra
se résoudre à manger en cas de pénurie
aggravée
de vivres, se porte comme un charme.... il nous déclame les
comptines
de son cahiers de vacances....
Horreur!!!! Le thème du dit cahier, c'est.... la
Bête
immonde !!!
Et vas-y donc, "le lapin noir", "le lapin
blanc", j'en passe et des meilleures... Je serre les dents, je ne veux
pas
raviver les affres de Calou, et elle n'a rien remarqué (crois-je
alors...),
pas plus que le moussaillon fautif d'ailleurs... j'encaisse.
Ensuite, lassé du cahier, provisoirement, le voila qui a un
creux... et qui s'envoie une boite de gateaux. Ah, là au moins,
on va être tranquille ??? Que nenni... il attrape une boite de
"Petit Z'animaux". Vous connaissez ?
Essayez, vous verrez, petits
sablés chocolatés, remarquables....
Et il se les envoie en clamant les noms au vent... "un petit lion... un
petit ours... un petit cochon... une petite tortue... un petit
cheval... un petit LAPIN !!!!"
Oui, oui, encore la Bête !!! décidement! Allez donc me
dire qu'elle ne porte pas la poisse ! Elle attire les ennuis, la
preuve, elle
arrive même à nous amener des lapins partout... Calou
ne remarquant
décidement rien (crois-je toujours...), je m'écrase
encore....
Fini les agappes, Etienne décide de reprendre son cahier de
vacances, cette fois sur le pont....
Et toujours le même thème qui revient, c'est du Jazz ce
truc!
L'autre mousse, le pauvre, est HS :
La chaleur, le soleil? Insolation?
mal de mer ? il a mal à la tête, il est blanc comme un
linge, et mal comme tout, le pauvre..... on finira par conclure
à l'insolation, en dépit de la casquette... choppé
ça durant la pétole de midi, sans doute.
Mais dans les fond de Lhassa, Calou, qui soigne son Victor, fut, elle
aussi,
confrontée à l'horrible Bestiole... Victor laissa,
à
un moment, échapper le mot devant elle, et là, elle le
remarqua,
car le fautif, se rendant compte de l'énorme
énormité
qu'il venait de prononcer, eu le geste éloquent de celui qui se
rend
compte qu'il vient de dire une bêtise...
Pleine de sang froid, ne
voulant alarmer son capitaine préféré, Calou
ordonna
aux deux lurons de ne rien dire et faire comme si de rien
n'était....
Dites, c'est pathétique là... je fais mine de rien, pour
ne
pas alarmer Calou, qui elle ordonne aux loupiots de se taire pour ne
pas m'angoisser... Quelle délicatesse, on se jette des fleurs!!!
Mais franchement, ça
commence à bien faire, marre de la sale Bête !
Pendant tout ce temps, on avance,
quand même.
Nous guettons à l'avant
l'apparition des balises du Chevreau et de la Chèvre, deux
caillasses pile sur notre route. Alors, là,
mea culpa ! Je connais bien le balisage pourtant, mais ce
jour
là, je confonds cardinale Est et Ouest !!! Horrible
méprise,
j'ai honte, quel idiot ! Incompréhensible, en plus, car je
connais
parfaitement ces balises. C'est comme si un jour vous confondiez feu
vert
et feu rouge ! (Mais à ma décharge, sans que celà
n'excuse
cette affreuse méprise, l'une des deux balises est
détruite
partiellement, et le balisage est un peu confus, en raison de cette
bouée
endommagée, et l'autre, placées de l'autre coté du
Chevreau,
car l'une indiquait de passer à l'ouest, l'autre à l'est,
bref,
c'est un pataquès, et ça m'aura perturbé ces deux
balises
pour un seul caillou... ce qui n'est qu'une très piteuse
excuse,
j'en suis conscient...)
On passe donc là où on ne devrait pas, mais rassurez
vous, on
passe toujours tellement loin des dangers que cette erreur n'est pas
fatale.... Elle est juste impardonable, mais sans conséquence.
Pourquoi ?
Sans
le Lapin, je ne
verrais aucune explication plausible à cette erreur
stupide,
digne du pire imprudent des mers....
On passe donc ce petit écueuil sans encombre, et cap sur le Cap
de la Chèvre maintenant.
Le vent monte encore, on tient presque les 2
noeuds, avec des pointes à 2.5.
Pas encore la folie, mais
ça avance.
Un peu plus loin, Victor s'endort dans le
cockpit,
c'est ce qu'il a de mieux à faire, le pauvre.
Il dormira presque deux heures,
mais ça ne suffira pas pour le requinquer
Vers 17h, on passe enfin ce Cap.
Le vent monte brutalement dans ces
parages, permettant au kelt 620 sous spi d'enfin nous dépasser.
On vire le Cap,
et là, le vent est maintenant franchement idéal, c'est
à
plus de 4 noeud qu'on remonte sur Morgat, avec des pointes à 5,
un temps génial,
une
vraie de vraie partie de plaisir, au travers, un régal. Le vent
nous
raffraichît. Seul Victor ne profite pas vraiment de l'aubaine,
toujours
mal en point. Il s'est réveillé, mais sans plus...
On décide enfin que cette fois c'est sur, on y va à
Morgat ! On appelle
donc une amie, Florianne, à Crozon, pour lui proposer de passer
la soirée avec nous. Elle vient avec sa fille Léa,
génial.
45 mn après ce coup de fil, nous sommes
amarrés sur le ponton visiteur, Floriane et Léa sont
là.
Victor est encore plus mal. Il a beau descendre, marcher un
peu...
prendre une douche, rien à faire. Il n'ira finalement mieux
qu'après avoir copieusement arrosé un coin de trottoir de
son repas de midi. La fraicheur du soir aidant, il reprendra alors des
couleurs.
Il a passé une sale après midi, ça c'est
sur.
Repas au resto, très bien d'ailleurs, puis retour, dodo dans
notre petit home des mers.
Quatrième jour :
brumes, pluie,
soleil, pétole et vent,
de tout pour faire un monde!
Réveil tardif, on a le temps, on veux prendre la renverse
vers
12h30 au cap de la chèvre...
Donc à 9h30, on emmerge sur
le pont. Horreur... les multiples répétitions de Lapin,
hier, ont fait effet : on y voit pas à 50m dans ce brouillard.
Ah, la brume ! Pour nous autres, qui n'avons pas un début
d'appareil électronique à bord, c'est le pire ennemi.
Plus de point, plus d'amer, rien que l'estime, et dans la
pétole ambiante en prime, l'estime c'est pas du gateau,
l'essentiel du mouvement étant la dérive.....
Bon, déjeunons et avisons....
Ce que nous fîmes. Puis on fait notre plein d'essence...
Ca
mange pas de pain, de faire le plein, ça passe le temps.
Et... ça marche! Le voile se déchire par le sud,
ça se lève doucement!
Alors on y va! Et toc! partis.
Le temps de partir, d'embouquer et remonter le chenal, ça y est,
il fait clair, et en prime, il y a du vent !!! Bon, quasi dans le pif
le
vent,
mais qu'importe, il est suffisant, et on va louvoyer un peu, pas trop,
et
on roule à plus de 3.5 noeud, c'est tout bon....
Le Cap de la Chèvre vu du sud
2h plus tard, sans que l'on ait rencontré de
problème
(comme quoi hein, ça se peut!) nous passons la Chèvre. De
très très près, parce que je veux éviter de
refaire un bord sud-est, et qu'avec ce vent, on devrait pas avoir de
problème.
La plate, ce rocher qui déborde le Cap, juste au centre
de la photo, n'est que la partie emmergée de l'iceberg.
La pluie s'en mèle. (encore une fois, dites moi? qu'est
ce qui
peut
expliquer la pluie en Bretagne à cette époque de
l'année
??? hmm ? je vous le demande ?!? Personellement, je ne doute absolument
pas du
responsable...) Une demie heure durant elle tombe, forte,
fraîche... On est équipé pour ça, pas les
enfants, on les met à
l'abri dedans, sans qu'ils s'en enthousiasment beaucoup... surtout le
grand !
Barrer sous la flotte n'est pas désagréable, et
finalement, cette pluie ne nous gène pas.
Elle s'arrête quand nous sommes pile en face du Cap. Seul
problème : le vent se barre avec elle... plus rien, enfin... Pas
grand chose, pas la pétole de la veille, quand même,
mais... à peine mieux.
C'est reparti, risée Honda pour s'éloigner des caillasses
qui débordent le Cap (il est pas trop franc à la
vérité, ce Cap) et puis... cahin caha, sous le soleil,
à
petit vitesse (mais toujours en avançant, et grand largue) on
rejoint les Tas de Pois. Calou fait
la nav, moi je barre. Parfois on inverse, mais moi, je suis pas oeil de
lynx
! Calou a réussi à identifier une caillasse sur la
côte,
une
petite île ronde de rien du tout (l'île
Guénéron), qui lui sert d'amer fiable de
ce
côté, avec ça, les Tas de Pois et le Cap en sus (le
sémaphore est idéal),
elle
nous
fait des points magnifiques. Mais moi, jamais je n'ai trouvé,
dans
le paysage, ce joli petit amer que les dieux ont sans doute
placé
là pour les marins.
Nantis de cet amer de rêve, nous
faisons
cette fois un passage impec au niveau de la Chèvre et de son
Chevreau, sous le soleil revenu.
Pendant de temps, Etienne ne cessera pas de chanter. C'est
sympa, c'est
rigolo, mignon et tout... on ne va pas se plaindre de toute cette bonne
humeure étalée sur le pont, même si, à la
longue, après quelues heures, le bateau fini par sembler un peu
petit tout de même....
Cliquez sur l'image pour l'entendre
(touche "Maj" enfoncée pour copier sur votre DD)
Dans les Tas de Pois, le vent est bien riquiqui... Je
décide
d'empanner dès que celà me parait possible. Cela nous
fera passer pas bien
loin des caillasses, mais le vent tient le coup, faible mais vaillant,
on
est bien manoeuvrant. Calou désaprouve, désaprobe,
réprouve... elle aime bien laisser 5 fois la marge de
sécu... le rase cailloux c'est pas son truc... on a beau avoir
un tout petit tirant d'eau, plein d'eau vu l'heure et la
marée... elle aime pas qu'on voit de trop près la
côte, les miriades d'oiseaux qui se prélassent là,
entendre le bruit des vagues se briser sur la masse granitiques du
second Tas de Pois.... C'est joli, mais elle garde ça pour les
balades à
terre...
En mer, elle préfère avoir beaucoup d'eau autour
d'elle.
Malgré tout, je me tiens à mon idée, pour couper
un peu, pour abattre aussi, car le vent a un peu
tourné... Et j'avoue,
pour suivre les spis devant et garder ceux de derrière à
distance...
Rhalala, on se refait pas ! (d'ailleurs, il n'y a que des gros bateaux
autour
ce jour là, et pour être franc, ils nous laissent sur
place
allègrement)
On est donc de retour dans l'anse du Touliguet. Et le vent est
présent, franc, on avance bien, c'est tout bien comme on aime.
Passé le Touliguet, le vent change encore... il monte et tourne.
On finira au près, avec des pointes à 5 noeuds. La gite
devient importante, les enfants adorent, Calou un peu moins. Au
début, je limite la gite, loffant dans les risées pour
garder un angle très raisonnable. Mais devant les rires et les
cris
de joie des deux lurons, j'en rajoute un peu, je tiens le cap dans les
risées, Lhassa trempe un peu le rail de fargue dans l'eau, on
s'amuse, une demie
heure de rigolade, plaisir de la glisse, des sensations. Un petit
bateau
comme le nôtre, avec ce vent, on se croirait presque sur un 420.
On a
un
bon 3-4 B, toute la toile, la barre reste douce, facile, et le bateau
très équilibré, ni trop mou ni trop ardent.
Encore
une fois, que du bonheur, ce petit first 18.
On amarre à Camaret après ce petit fun qui a mis tout le
monde en grande joie.
Les enfants sont épuisés cela dit,
et l'ambiance se dégrade vite et brusquement une fois à
terre... mais ce
sera passagé, zappons !
On l'a donc fait! c'est drôle, on a l'impression d'avoir franchit
un
palier, avec cet aller retour à Morgat... Sortie du goulet, de
l'avant goulet, un petit air du large, pas bien loin du mythique Raz de
Sein... sa désirable île, sa terrible chaussée....
Pas
bien loin aussi de Douarnenez, et chatouillant la bordure du grand
océan, en mer ouverte... Moments de rêve, de passion...
Cinquième jour :
dispute et pétole,
mais pas
d'embrouille
Le retour à Brest du lendemain nous ramène en nos
pénates, en terrain de jeu connu et maitrisé. Le
départ est cependant perturbé par un accrochage dont je
ne me souviens plus l'origine, sans
doute sans grand intérêt....
Il était question d'une photo que voulait faire Etienne, et
puis, ensuite, ça n'allait pas, et puis c'était le cirque
et ...
Bref, la photo, elle fut faite, tout de même....
Voilà que ma Calou se met en pétard... elle
descend
même du bateau, au moment où je vais larguer !!! Situation
pitoresque, j'ai largué l'avant, je ne tiens plus que l'amarre
arrière, dénouée,
le moteur tourne, le bateau se déhale, mais Calou est sur le
ponton....
furibarde!
Je compte jusqu'à trois en moi même, et ... bon.... ?
Allez, on re accoste, on embarque le dragon, et c'est reparti... Mais
l'humeur du capitaine est... maussade... dire qu'il va être
chiant dans la demie
heure à venir serait sans doute insuffisant...
On hisse, enfin, je hisse, personne n'ose broncher, je manoeuvre
seul...
m'emmerdez pas vous autres, vaquez, je suis en colère, alors
faites
ce que vous voullez, mais m'emmerdez pas! Finalement, j'accepte,
à
contre
coeur, un petit coup de main... Pas de vent... Si, à peine
hissé,
brutalement le vent se lève, en changeant de direction. On
décolle
littéralement, au près, droit sur le goulet. Ambiance de
mort
à bord... ça va passer... ça passe... c'est
passé...
Voila, le vent est bon, on s'amuse, et ce serait bête de gacher
ça! Tout lemonde retrouve entrain et bonne humeur, le Goulet n'a
qu'a bien se tenir, on arrive.
De fait, on arrive... mais le vent nous lâche... C'est le flot
qui nous
pousse
plus que le vent, mais le flot est assez puissant par là, et on
commence
a connaître, on joue avec, on se laisse porter. Sorti du Goulet,
flot
maximum à cette heure, on reste bien dans la ligne de courant
maximum, un peu
au sud de la route directe. On a l'impression de faire du sur-place,
sur l'eau, rien ne bouge, mais l'Ile Ronde est déjà
là, en 1h depuis la Mengam. Compte tenu des conditions, c'est
déjà pas mal!
Ensuite, ça se corse. Le flot diminue, et dans le fond de la
rade, on peut moins en profiter, surtout qu'on est bien obligé
de revenir
un peu au nord, le port est à Brest, pas en face !!!
On finira avec 30mn de risée Honda, mais c'est pas bien grave,
et on avait pas envie de finir avec 2h de petits pas, ce qui useraient,
à force, la patience des enfants.
On touche le port en milieu d'aprème, les enfants ont beaucoup
tenu la barre sur la fin, JL faisant surtout le prof...
Enfin, nous voila de retour, avec tout plein de beaux
souvenirs dans la tête.
Voili, ensuite, ben, c'est comme d'hab... mal de terre un peu, retour
aux réalités du monde, sortie de rêve, mais il en
reste toujours quelques choses... on revient un peu plus riche qu'on
est parti, en somme.
Ah ! J'allais oublier.
Ce n'est pas tout, à Terre aussi, il se passe parfois des trucs
étranges.
Pour commencer, au moment de prendre la remorque, pour y déposer
Lhassa, on se trouve devant un problème inattendu : la remorque
est coincée derrière une affreuse voiture blanche.
Enquête menée mais infructueuse, on ne trouve pas le
propriétaire de l'engin. Finalement, un gars de CN vient nous
prêter main forte, et nous poussons la voiture, pour laisser le
passage à la remorque.
Puis sortie d'eau, rangement, rinçage du bateau et de la
remorque etc...
Et pendant que JL vaque je ne sais plus où, le
propriétaire de la bagnole fautive se pointe. Calou lui fait
remarquer que bon, c'est pas un drame, mais ce serait cool de se garer
de façon à ne pas bloquer la remorque. Ca le fait bien
marrer ce triste luron, il se fout un peu de sa gueule, assure que
ça passait (en laissant bien entendre qu'elle est pas
très finaude la bougresse)...
Bref, mal léché l'ours, Calou laisse tomber, mais
ça l'énerve un peu...
JL apprenant ceci à son retour, décide pourtant qu'on ne
peut pas en rester là !!! Crime de manque de respect à sa
Calou, on va aller lui apprendre les bonnes manières, à
ce freluquet.
Le voila donc parti chercher le malotru, qui se tient pas bien
loin. Les deux garçons lui emboitent le pas, certains que le JL
va réduire cet individu en paté pour chien... à
leur grande et bruyante joie :
"Il va lui casser la gueule, il va lui casser la gueule"
Ils resteront sur leur faim, le JL n'est pas castagneur. Cela dit, le
bonhomme commençant à rejouer son numéro, le JL
lui asséna tout de même une tirade meurtrière
où il
fut question pêle mêle de respect, de politesse, de
l'incapacité vaniteuse
à s'excuser,
marque infaillible des abrutis, et autre gentillesses.
Le bougre mis KO dès la seconde réplique en fut
suffisament désarçonné. Il lança encore,
fanfaron,
quelques menaces (je suis connu moi ici... on se reverra...) qui
n'émurent que lui même. 10 minutes plus tard,
penaud, il revint présenter ce que l'on peut considérer
comme des excuses (en y mettant un peu du sien tout de même, mais
bon, on est pas chien, nous lui accordâmes donc
généreusement l'absolution).
Epilogue
Résumons :
Nous avons connu quelques pépins.
Examinons
les
ensemble, si vous le voullez bien.
Un dépard retardé.
A-t-on
déjà vu ça chez nous ?
Ensuite, pas de vent dans
la
rade ! Improbable, en plein Juillet...
Des problèmes
mécaniques,
du jamais vu, de mémoire d'homme, à bord de Lhassa.
Une
affreuse
pétole,
une erreur de pilotage,
une insolation,
un cahier de
vacance
à thème douteux...
de la brume en Bretatgne !!!
Et même de la pluie, rendez vous
compte...!!!!
Et en prime, une dispute.
Sans compter une voiture mal garée (du jamais vu!)
et un bonhomme mal élevé, ça frise le
délire...
Non, franchement, faites le compte.
Si là encore si vous osez un
jour
prétendre que la Bestiole ne porte pas la poisse,
je dirais que
vous
êtes de mauvaise foi.